Selon des sources concordantes, le défunt qui revenait d’évacuation sanitaire a rendu l’âme à son domicile du quartier Bastos à Yaoundé.
La nouvelle de la disparition de l’ancien garde des sceaux a fait l’effet d’une bombe, dans certains salons feutrés de la capitale ce mardi soir. Ponte des régimes Ahidjo et Biya, Amadou Ali était devenu le missi dominici du palais, depuis sa sortie du gouvernement. Il y a quelques mois, l’ex Ministre de la défense avait été missionné par le locataire d’Etoudi, auprès de son homologue tchadien Mahamat Idriss Deby.
Considéré comme l’un des camerounais les mieux renseigné, Amadou Ali était diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) de Yaoundé. Il avait également suivi un cycle international d’administration à l’Institut international d’administration publique de Paris.
Premier adjoint préfectoral de N’Gaoundéré (1971-1972), directeur de l’Organisation du Territoire au ministère de l’Administration territoriale (1972-1974), secrétaire général du ministère de la Fonction publique (1974-1982), délégué général au Tourisme (1982-1983), délégué général à la Gendarmerie nationale (1983-1985), il est secrétaire d’État à la Défense chargé de la Gendarmerie nationale de 1985 à 1996.
En 1996, il est nommé secrétaire général de la présidence de la République avec rang et prérogatives de ministre, cumulativement avec ses fonctions de Secrétaire d’État à la Défense. Il est ministre d’État délégué à la présidence chargé de la Défense de 1997 à 2001 puis ministre d’État, chargé de la Justice, garde des Sceaux de 2001 à 2004. Dans l’affaire Atangana, il prescrit à Luc Loe (1937-2001) la poursuite des enquêtes préliminaires sur la gestion de COPISUPR par Michel Thierry Atangana. Au terme de ces enquêtes, le directeur de la Police judiciaire rend un rapport selon lequel aucune charge ne peut être retenue contre l’accusé.
Le 8 décembre 2004, il est nommé Vice-Premier ministre, tout en restant ministre de la Justice, garde des Sceaux.
De 2011 jusqu’à sa sortie du gouvernement en janvier 2019, il fut ministre chargé des Relations avec les Assemblées dans les gouvernements Yang II et III.
Le 27 juillet 2014, son épouse Agnès Ali est enlevée par la secte islamique Boko Haram dans la ville de Kolofata. Celle-ci, ainsi que 26 autres otages, sont libérés le 11 octobre 2014.
Florent Eyidi, le courrier du cameroun