Avec Saint-Eloi BIDOUNG
Ni l’époux, ni le fils, ni la coépouse, encore moins le frère, ne pensent mobiliser les camerounais au tour de cette date au titre d’un devoir de mémoire, S’ils ne se souviennent pas d’elle, Nous on se souvient d’elle. La date du 29 Juillet 1992 ne dit plus rien à personne. Ni à Monegombo, ni à Mvomeka’a, encore moins à Etoudi.
Qui devait ¸ qui doit ? Qui devrait ? Qui aurait dû commémorer, célébrer la vie et les œuvres de Jeanne Irène Biya ? Cette grande Dame de Cœur sortie des cœurs.
Ni l’époux, ni le fils, ni la coépouse, encore moins le frère, ne pensent mobiliser les camerounais au tour de cette date au titre d’un devoir de mémoire, S’ils ne se souviennent pas d’elle, Nous on se souvient d’elle. La date du 29 Juillet 1992 ne dit plus rien à personne. Ni à Monegombo, ni à Mvomeka’a, encore moins à Etoudi.
Qui s’en souvient ?
Cette grande Dame de cœur , prétendument adulée, tant aimée, tant courtisée par une cours pleine d’hypocrites, de sournois, de courtisans qui lui chantaient des louanges hier ; est désormais sortie des cœurs et reléguée aux oubliettes, à la limite dans les poubelles de l’histoire, ce devant l’indifférence de son veuf de mari, de son fils Franck Biya, de ses autres fils, de sa coépouse, de sa famille, que j’accuse devant l’éternel et pour l’éternité. Jeanne Irène Biya repose désormais en paix ou dans la tourmente loin des bouches, loin des yeux et loin des cœurs.
Je n’ai aucune intention d’exhumer des souvenirs ou alors de réveiller, des douleurs et des évocation pénibles ; je veux tout simplement rendre un hommage à cette grande dame d’action qui a eu le privilège d’être l’épouse de notre chef d’Etat et comme par hasard ma sœur ; à qui on a tout arraché : la vie, les œuvres, l’amour et la destinée. Depuis son inhumation à Mvomeka’a, une Chappe de plomb semble avoir recouvert sa vie et les multiples actions qui l’ont accompagnées. Tout se passe comme si une main lourde, obscure, et invisible voulait effacer son souvenir de la mémoire collective de ses compatriotes.
Pas de cérémonie commémorative organisée pour perpétuer la reconnaissance de son passage sur terre. Même pas une messe de requiem, à ce que sache pour le grand public. Quel sort ! Et l’état du Pavillon « J.I.B » à l’hôpital central de Yaoundé démontre à suffisance la détermination de ceux qui voudraient effacer l’image de la défunte en nous. On se serait attendu pour sa très aimable mémoire, que des structures sociales, humanitaires, ou sanitaires soient érigées et lui soient dédiées.
Hélas ! Tout juste a-t-on vu disparaître la couche de peinture sur les murs du « pavillon J.I.B » pour effacer sa mémoire (à jamais selon les commanditaires des travaux). Entre substitution de nom et volonté délibérée et affirmée de uns et des autres à le remplacer par le nom de la première dame actuelle. Gravissime erreur dont on aurait bien pu se passer. Bien plus, un sujet de profonde frustration que ressentent tous ceux et celles qui n’oublient pas quelle reconnaissance éternelle la nation aurait dû lui porter. 31 ans après sa dure, pénible et brutale disparition, son nom reste tabou dans certains cercles proches du pouvoir et particulièrement celui du chef de l’état.
Le propre frère de Jeanne Irène Biya fut Ministre et aujourd’hui Sénateur. Qu’est ce qu’il a fait pour la mémoire de sa sœur ? Le fils adoptif Franck Emanuel Biya, se souvient-il de cette femme qui lui passait les couches ? Paul Biya lui-même n’a pas entrepris pendant 31 ans une action pour honorer la mémoire de celle qui a été à ses côtés pendant trois décennies. Même pas un simple championnat de vacances autres fois courus à Akonolinga en sa mémoire. Dieu seul sait combien ils sont nombreux les enfants qu’elle a élevé et qui sont devenus presque « vices-dieux ».
Jeanne Irène Biya, n’aura jamais connu de repos depuis 31 ans, tellement il y a des bruits autour de son cercueil. Le remariage, ne peut lui avoir donné un sommeil tranquille, tellement il y a du chahut autour de la mort. Je n’aimerai pas être à la place de Paul Biya. Je ne veux pas être l’exhumeur des vieux démons, mais tous ensemble, adressons-lui au moins nos regrets éternels pour son épouse décédée le 29 juillet 1992.
C’est pour cela que j’accuse les morguiers, croque-morts, médecins-légistes et autres nécromanciens qui pullulent et manipulent l’opinion au Cameroun depuis 31 ans autour de la mort de Jeanne Irène Biya. Il vaut mieux ne pas en parler de peur qu’on pense que vous en savez un peu trop.
Malheureusement celui qui aurait pu nous renseigner d’avantage sur la mort de Jeanne Irène Biya est déjà mort. Que son âme repose en paix.