Avec Blaise Testelin NANA (CRTV)
Les chefs d’État de la CEMAC se retrouvent ce 16 décembre 2024 à Yaoundé pour débattre des réformes nécessaires afin de renforcer la résilience économique, relancer la croissance et accélérer l’intégration des six pays membres.
Les dirigeants des six pays de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) – Cameroun, Tchad, Congo, Guinée équatoriale, Centrafrique et Gabon – se réunissent aujourd’hui à Yaoundé pour un sommet extraordinaire. À l’ordre du jour : relancer l’économie régionale fragilisée par une inflation persistante, un endettement préoccupant et des réserves financières sous pression.
Un contexte économique à la croisée des chemins
Malgré un taux de croissance prévu à 3,7 % en 2024, l’économie de la CEMAC peine à se stabiliser. Les effets de la pandémie, la flambée des coûts énergétiques et les bouleversements géopolitiques ont mis en lumière les faiblesses structurelles des économies de la sous-région. Si certaines activités non pétrolières montrent des signes de reprise, les déséquilibres budgétaires et financiers continuent d’inquiéter.
Le Cameroun, moteur économique de la sous-région, reste un pilier central pour ce redressement. Première économie de la CEMAC, le pays est au cœur des projets d’intégration régionale, essentiels pour relancer la dynamique collective.
Les priorités du sommet : bâtir une relance durable
Les chefs d’État s’attaquent à trois priorités majeures
1. Stabiliser les finances publiques : face au risque de surendettement, les pays membres doivent mieux contrôler leurs budgets et améliorer la collecte des recettes pour éviter un affaiblissement économique.
2. Accélérer l’intégration régionale : des projets stratégiques comme le pont sur le fleuve Ntem (Cameroun-Guinée équatoriale) ou l’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad seront mis en avant.
3. Promouvoir une économie diversifiée : réduire la dépendance au pétrole en soutenant le développement agricole, industriel et numérique.
Des projets structurants pour une intégration renforcée
Au cœur des discussions, les projets intégrateurs visent à rapprocher les économies des pays membres et à dynamiser le commerce régional. Parmi les initiatives clés :
- La route Lolabé-Campo : un corridor stratégique reliant le Cameroun à la Guinée équatoriale, essentiel pour stimuler les échanges commerciaux.
- L’interconnexion électrique Cameroun-Tchad : un projet visant à garantir une énergie fiable et accessible pour renforcer la compétitivité des deux pays.
- L’expansion de la fibre optique : une infrastructure numérique cruciale pour améliorer la connectivité et attirer les investisseurs.
Ces projets, soutenus par des partenaires comme la Banque mondiale et le FMI, constituent un levier majeur pour assurer une croissance inclusive et durable.
Une opportunité historique pour la CEMAC
Le sommet de Yaoundé marque un tournant pour la sous-région. Les partenaires techniques et financiers suivent de près les engagements pris par les chefs d’État. L’objectif est clair : renforcer la coopération régionale, stabiliser l’économie et améliorer les conditions de vie des populations.
Pour les citoyens de la CEMAC, l’enjeu est tangible : relancer l’emploi, redynamiser le commerce et améliorer le pouvoir d’achat. En renouvelant leurs engagements, les dirigeants ont l’occasion de poser les bases d’une intégration solide et d’un avenir économique prospère.