Avec AFP
Le fils du président américain Joe Biden, Hunter, est jugé depuis lundi à Wilmington, dans le Delaware. Il est accusé d’avoir menti en remplissant des formulaires pour l’acquisition d’une arme à feu en 2018, dans lesquels il niait l’addiction à la drogue qu’il a reconnue par la suite.
Le procès pour détention illégale d’arme du fils de Joe Biden, Hunter, s’est ouvert lundi 3 juin au tribunal fédéral de Wilmington, une menace potentielle pour le président américain en pleine campagne pour sa réélection.
Hunter Biden, 54 ans, qui s’est sorti d’années d’addictions à la drogue et à l’alcool, est l’une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père – à commencer par son prédécesseur Donald Trump – qui le considèrent comme le talon d’Achille de Joe Biden.
Ce procès s’ouvre quatre jours après qu’un tribunal de New York a reconnu Donald Trump coupable pour des falsifications comptables destinées à cacher un paiement de 130 000 dollars afin d’éviter un scandale sexuel à la toute fin de sa campagne présidentielle de 2016. Un verdict inédit pour un ex-président américain.
Hunter Biden est arrivé lundi matin au tribunal accompagné par sa femme ainsi que par sa belle-mère Jill Biden, épouse du président américain. En fin de journée, un jury de 12 personnes était choisi, et l’ouverture des débats est attendue mardi.
“J’ai confiance en lui”
“En tant que président, je ne vais pas commenter une procédure fédérale en cours mais en tant que père, j’ai un amour infini pour mon fils, j’ai confiance en lui, et je respecte sa force”, a déclaré Joe Biden dans un communiqué.
Hunter Biden a plaidé en octobre non coupable dans cette affaire. Il est accusé d’avoir menti en remplissant des formulaires pour l’acquisition d’une arme à feu en 2018, dans lesquels il niait l’addiction à la drogue qu’il a reconnue par la suite.
Un jury de Wilmington, le fief des Biden dans l’État du Delaware, sur la côte est des États-Unis, devra se prononcer sur deux chefs d’accusation portant sur des mensonges présumés dans les documents nécessaires à l’achat d’un revolver en 2018, et un troisième sur la possession illégale de cette arme.
En cas de condamnation, Hunter Biden encourt jusqu’à 25 ans de prison, mais en pratique de telles poursuites aboutissent rarement à elles seules à de la prison ferme.
Vodka et crack
Il a par ailleurs été inculpé en décembre de fraude fiscale pour s’être soustrait, par un “stratagème”, à l’obligation de payer 1,4 million de dollars d’impôts. Il a plaidé non coupable dans ce dossier, pour lequel son procès se tiendra en septembre en Californie, où il réside désormais.
Ces deux procès pourraient parasiter les efforts de Joe Biden pour marquer le contraste avec son adversaire républicain, visé par quatre procédures pénales distinctes.
Les débats au procès porteront certainement sur le livre de Hunter Biden “Les Belles Choses” (2021), dans lequel il raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, d’éphémères amours avec la veuve de son frère… Avocat puis homme d’affaires, il s’est reconverti dans la peinture après s’être sorti d’addictions à la drogue et à l’alcool.
Au Congrès, les élus républicains ont ouvert en septembre une enquête en destitution contre Joe Biden, l’accusant d’avoir usé de son influence lorsqu’il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils Hunter de faire des affaires en Chine et en Ukraine. Mais aucune preuve n’a vraiment été apportée à ce sujet, et aucune poursuite judiciaire n’a été engagée contre lui.
Avec AFP