Avec AFP

L’état-major interarmées sud-coréen a affirmé jeudi avoir détecté une dizaine de missiles balistiques de courte portée tirés par Pyongyang en direction de la mer du Japon, qualifiant ces tirs de “provocation”.

La Corée du Nord a tiré jeudi 30 mai au matin une dizaine de missiles balistiques de courte portée en direction de la mer du Japon, a annoncé Séoul, quelques heures après avoir envoyé vers le Sud des ballons remplis d’immondices.

L’état-major interarmées sud-coréen a indiqué avoir détecté le lancement de “ce que l’on soupçonne être une dizaine de missiles balistiques de courte portée” tirés vers les eaux à l’est de la péninsule coréenne. Les projectiles ont parcouru quelque 350 kilomètres et leurs caractéristiques sont en cours d’examen par la Corée du Sud, les États-Unis et le Japon, selon la même source.

Ce tir est une “provocation qui menace sérieusement la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne”, estime l’état-major interarmées. Les garde-côtes et le bureau du Premier ministre japonais ont confirmé le lancement, ajoutant qu’ils recueillaient davantage d’informations.

Mercredi, Pyongyang a envoyé vers le Sud des ballons remplis d’immondices, une action “de bas étage”, a jugé l’armée sud-coréenne. “Nous avons essayé quelque chose qu’ils ont toujours fait, mais je ne comprends pas pourquoi ils font des histoires comme s’ils avaient été victimes d’une pluie de balles”, a déclaré Kim Yo-jong, la sœur du dirigeant Kim Jong-un et l’une des principales porte-parole du pouvoir, dans un communiqué publié par l’agence de presse nord-coréenne KNCA.

Depuis que la guerre de Corée (1950-1953) s’est soldée par un armistice et non un traité de paix, Nord et Sud restent techniquement en guerre et sont séparés par une frontière lourdement fortifiée comprenant la zone démilitarisée (DMZ).

Des militants sud-coréens lâchent parfois des ballons transportant des tracts de propagande contre le pouvoir nord-coréen et de l’argent destinés aux personnes vivant au nord de la frontière, ce qui suscite depuis longtemps l’ire de Pyongyang, qui a aussi procédé à des envois de ballons vers son voisin.

Réunion à l’ONU

Le tir de missiles balistiques est survenu quelques jours après l’échec d’un lancement de satellite espion par Pyongyang. La fusée “a explosé au cours de la première phase du vol et a échoué”, a déclaré lundi l’Administration aérospatiale nord-coréenne selon les médias officiels. La chaîne publique japonaise NHK a diffusé des images de ce qui semble être un projectile enflammé dans le ciel nocturne, qui a ensuite éclaté en une boule de flammes.

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir vendredi pour discuter de cette tentative de lancement de satellite, condamnée par Séoul, Tokyo ou encore Washington.

La mise en orbite d’un engin de reconnaissance est depuis longtemps une priorité pour le régime de Kim Jong-un, qui a affirmé y être parvenu en novembre, après deux tentatives infructueuses en 2023. Les experts estiment que les satellites espions pourraient améliorer les capacités de Pyongyang en matière de collecte de renseignements, notamment vis-à-vis de son grand rival, la Corée du Sud, et fournir des données cruciales en cas de conflit militaire.

Les tirs de missiles constatés jeudi matin interviennent également après la dissolution du système de surveillance des sanctions des Nations unies contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, du fait d’un veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU concernant un projet de résolution qui visait à prolonger d’un an le mandat du comité d’experts chargé de surveiller ces sanctions.

Avec AFP

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