Avec AFP
Le juge qui préside les débats au procès pénal de Donald Trump à New York a de nouveau menacé lundi l’ex-président américain d'”incarcération” pour avoir violé son interdiction d’attaquer verbalement les témoins et les jurés.
À l’ouverture de la quatrième semaine du procès pénal de Donald Trump, lundi 6 mai, le juge qui préside les débats a de nouveau menacé l’ex-président américain d'”incarcération” pour avoir violé son interdiction d’attaquer verbalement les témoins et les jurés.
Le juge Juan Merchan a ainsi condamné Donald Trump à une amende de 1 000 dollars “pour avoir violé son ordre en faisant des commentaires publics sur le jury et la façon dont il a été sélectionné”, selon sa décision écrite, et l’a averti que de futures infractions seraient “passibles d’incarcération”.
En cause, un entretien dans lequel le prévenu critiquait la rapidité de la sélection du jury, achevée en une semaine, et sa composition présumée, dans une ville très majoritairement démocrate.
Dans ce procès lourd d’enjeux politiques, le candidat républicain à l’élection de novembre face au président démocrate sortant Joe Biden risque une condamnation et, en théorie, jusqu’à une peine de prison dans cette affaire, l’une des quatre procédures pénales dans lesquelles il est inculpé.
Mais à force de recours et de questions procédurales, ce procès à New York, d’une ampleur moindre – notamment par rapport à son inculpation par la justice fédérale à Washington pour tentatives illégales d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden –, pourrait être le seul jugé avant l’élection du 5 novembre.
Au terme d’une nouvelle journée de débats, les procureurs ont indiqué tabler sur encore environ deux semaines pour entendre le reste des témoins dans ce procès inédit pour un ancien président américain.
“Ils veulent deux ou trois semaines de plus”, s’est indigné le candidat républicain à la présidentielle, dénonçant une fois de plus une “ingérence électorale”. “Et le juge est bien content de leur donner trois semaines de plus parce qu’ils veulent tous m’éloigner de la campagne.”
Falsifications de documents comptables
La semaine dernière, le juge Merchan avait infligé à Donald Trump 9 000 dollars d’amende, soit 1 000 dollars par infraction, pour s’en être pris publiquement aux témoins et jurés en marge de son procès et avait menacé de l’envoyer en prison en cas de récidive.
Depuis le début du procès, le 15 avril, les procureurs demandent que Donald Trump soit sanctionné pour ses violations répétées de l’interdiction de s’en prendre aux témoins clés du dossier. Il s’agit notamment de son ancien avocat Michael Cohen – qui s’est retourné contre lui et coopère avec l’accusation – ou des jurés, dont il sous-entend qu’ils ne sont pas impartiaux.
Il est poursuivi pour 34 falsifications de documents comptables qui auraient servi à dissimuler le paiement de 130 000 dollars à l’ancienne star de films X Stormy Daniels dans la dernière ligne droite du scrutin présidentiel de 2016, remporté sur le fil face à Hillary Clinton.
Cette somme avait servi à acheter son silence sur une relation sexuelle qu’elle affirmait avoir eue avec le magnat de l’immobilier en 2006, alors qu’il était déjà marié avec son actuelle épouse, Melania. Une relation que Donald Trump nie.
Les 130 000 dollars avaient été versés par Michael Cohen, via une société-écran. Il avait été remboursé en 2017 par le groupe d’entreprises du milliardaire, la Trump Organization, des dépenses maquillées en “frais juridiques”, d’où les poursuites pour falsifications de documents comptables.
S’il était de nouveau élu, Donald Trump pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l’abandon des deux procédures fédérales à son encontre, à Washington mais aussi en Floride (sud-est), où il est poursuivi pour sa gestion supposément désinvolte de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.
Avec AFP