Avec JEUNE AFRIQUE

Un ouvrage rédigé par le président camerounais en 1987 sera publié dans une nouvelle version actualisée et enrichie le 15 mars.

C’est un ouvrage, à mi-chemin entre l’essai politique et philosophique, qui devrait faire parler : Pour le libéralisme communautaire, une pensée dynamique à la mesure des temps présents, dont l’auteur n’est autre que… Paul Biya. Publié le 15 mars aux éditions Favre et Sopecam, en français et en anglais, ce livre de 209 pages se veut une analyse de la situation historique du pays et un inventaire des voies et moyens du développement du Cameroun.

Le chef de l’État, qui l’a rédigé en secret pendant un an et de manière manuscrite, dit s’être inspiré « de la dynamique des sociétés africaines et de sa lecture de l’évolution du monde » (dixit la quatrième de couverture). Un travail entamé il y a plus de… 37 ans, et donc remis sur le métier.

Car ce livre est une « édition refondue et augmentée » d’un essai publié en 1987, Pour le libéralisme communautaire, dans lequel il exposait à l’époque ses ambitions et sa volonté de rupture, dans un début de règne marqué par l’instabilité politique, née de la tentative de coup d’État d’avril 1984, et la crise économique.

Confrontation des idées

« L’idée était de promouvoir davantage de justice sociale et de mettre de l’ordre dans la gestion des affaires publiques », se souvient un économiste camerounais. En d’autres termes, explique un ancien de la présidence : « Biya voulait faire passer l’idée que l’État n’était plus une vache à lait. » « Mais le président ne souhaitait pas que les mesures d’austérité paraissent imposées par l’étranger », ajoute-t-il. Il devra pourtant s’y résoudre : un an après sa sortie, le Cameroun finit par intégrer le programme d’ajustement structurel du FMI…

Près de quatre décennies plus tard, alors qu’il est toujours aux manettes du pays pour une durée indéterminée, Paul Biya reste persuadé que cette œuvre, la doctrine qui a servi de boussole aux politiques publiques mises en œuvre par ses différents gouvernements, est toujours aussi pertinente. Et de préciser qu’il a « choisi de confronter ses thèses et idées au temps présent, au temps qui passe et au temps qui vient ». En la matière, il jouit d’une expérience inégalée…

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