Par Ingrid MEKA

Qualifiés mercredi aux dépens de la République démocratique du Congo et de l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Nigeria ont rendez-vous, ce 11 février 2024 (21 heures) à Abidjan, pour l’ultime affiche d’une incroyable compétition.

On a naïvement pensé que le vent de folie entourant cette Coupe d’Afrique des nations 2024 allait s’étioler au fil de la compétition. En vibrant mercredi devant l’épilogue totalement dingue de la première demi-finale entre le Nigeria et l’Afrique du Sud (1-1, 4-2 aux tirs au but), on a eu l’ultime preuve du contraire. Alors que l’attaquant star de Naples Victor Osimhen pensait avoir assuré une qualif plutôt maîtrisée des Super Eagles en inscrivant le but du break (84e), celui-ci a été annulé par l’arbitrage vidéo… car il y avait penalty en faveur des Sud-Africains au début de l’action.

Au bout de cet énième scénario renversant, avec prolongation haletante à la clé et parades héroïques du gardien nigérian Stanley Mwabali pour qualifier les siens aux tirs au but, on tenait le nom d’un finaliste. Le second prétendant au titre suprême du continent africain, la Côte d’Ivoire, présente le parcours qui incarne le mieux la folie.

Une qualification en finale malgré deux défaites en phase de poules, dont une humiliation 0-4 contre la modeste Guinée équatoriale ? C’était du jamais vu dans l’histoire de la compétition. Un changement de sélectionneur en pleine compétition ? Evidemment une première, là aussi.

Emerse Faé en guide inattendu de la Côte d’Ivoire

L’ancien milieu de terrain du FC Nantes et de l’OGC Nice Emerse Faé est ainsi sur le point de vivre un rêve insensé, après avoir été propulsé en première ligne, à tout juste 40 ans, après le fiasco de Jean-Louis Gasset au premier tour. Contre la République démocratique du Congo en demi-finale, le nouveau boss des Eléphants a quasiment vécu une qualification tranquille (1-0), à l’échelle de la folie furieuse caractérisant le parcours du pays organisateur jusque-là.

Il a certes fallu attendre la 65e minute de jeu pour voir Sébastien Haller délivrer tout un peuple d’une étonnante reprise de volée. Mais en comparaison avec les miracles réalisés face au favori sénégalais (1-1, 5-4 aux tirs au but en 8es) et surtout contre le Mali en infériorité numérique (2-1 après prolongation en quarts), la sélection ivoirienne a presque maîtrisé son sujet pour s’offrir son rendez-vous rêvé, dimanche (21 heures) à Abidjan.

« L’énorme état d’esprit » des Super Eagles

« On est passé des plus mauvais aux meilleurs en quelques jours, souriait mercredi le milieu des Eléphants Franck Kessié au micro de beIN SPORTS. Il ne faut pas s’arrêter là et passer du plus mauvais aux héros nationaux. » Ça en prend le chemin tant cette équipe semble à présent insubmersible. A quel point peut-on donc s’attendre à un ultime feu d’artifice dimanche soir face au Nigeria ? Derrière un énorme Victor Osimhen, les Super Eagles ont en tout cas montré mercredi qu’ils avaient un sacré groupe.

« Notre équipe a un énorme état d’esprit, savoure ainsi le sélectionneur portugais du Nigeria José Peseiro. On se bat ensemble. Terem Moffi et Kelechi Iheanacho, c’était leur premier match dans la compétition et ils sont rentrés comme s’ils les avaient tout joué. Nous sommes 25, c’est difficile de nous battre. » Mais en face, la Côte d’Ivoire de Franck Kessié, porté par tout un pays, est tout aussi sûre de sa force : « Le Nigeria est une très grande nation du foot et une très belle équipe. Mais la Côte d’Ivoire est toujours là. » Ça, personne n’ose plus en douter sur la planète football.

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