Par Agnès NDEDI PENDA et OLIVIER MATHIEU

Visé depuis plusieurs jours par deux plaintes déposées devant la justice camerounaise et des dizaines d’accusations d’agressions sexuelles et de viols, l’homme d’affaires a finalement été arrêté dans la nuit du 30 au 31 janvier.

La pression s’accentuait depuis plusieurs jours, à mesure que les accusations se multipliaient, notamment sur les réseaux sociaux. L’homme d’affaires camerounais Hervé Bopda a finalement été arrêté dans la nuit du 30 au 31 janvier à Douala dans le prolongement de l’enquête ouverte par les services de sécurité pour port illégal d’armes. Il a aussitôt été conduit dans les locaux de la police judiciaire de la capitale économique du pays.

#StopBopda

Visé par deux plaintes déposées notamment par Mes Dominique Fousse et Guy-Olivier Moteng, et cible de plusieurs dizaines d’accusations d’agressions sexuelles, le fils de feu Emmanuel Bopda était au centre d’une gigantesque polémique qui a mis les autorités camerounaises dans l’embarras. Le hashtag #StopBopda a notamment pris une ampleur inédite sur X (anciennement Twitter).

Hervé Bopda est soupçonné d’avoir agressé plusieurs jeunes femmes en les menaçant, parfois à l’aide d’une arme. Depuis la révélation des premières accusations par un lanceur d’alerte camerounais, plusieurs dizaines d’autres ont suivi, détaillant le mode opératoire présumé de cet héritier de l’empire Boem Steel Industry, très influent à Douala.

Depuis plusieurs jours, de nombreuses voix s’étaient élevées pour réclamer son arrestation, accusant également les autorités de laxisme, voire de protéger l’homme d’affaires. D’autres avaient appelé à la prudence, rappelant la présomption d’innocence et la nécessité de laisser la justice camerounaise enquêter sereinement.

Boîte de Pandore

La ministre de la Promotion de la femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa, avait souligné dans un communiqué la « gravité des dénonciations », avant de se réjouir de « la saisine des autorités judiciaires compétentes ». Mais, au sein de l’administration camerounaise, certains responsables n’hésitaient pas à qualifier l’affaire Hervé Bopda de « fait divers ».

La peur d’ouvrir la boîte de Pandore ? En marge de l’affaire Bopda, nombre de témoignages anonymes sont apparus, faisant état de réseaux présumés de proxénétisme, auxquels auraient participé des personnalités camerounaises bien connues, parmi lesquelles l’homme d’affaires William Dacosta ou Nathalie Koah, ex-petite amie du président de la Fecafoot, Samuel Eto’o. Celle-ci a démenti formellement.

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