Avec APA

Les préparatifs de la Gambie pour sa deuxième Coupe d’Afrique des Nations semblent avoir été entachés par une double controverse.

Il y a d’abord eu la révolte des joueurs au sujet de leur salaire, qui a été réglée à la dernière minute par le président Adama Barrow, puis une polémique au sujet de la navigabilité du vol apparemment peu sûr qui a été interrompu quelques minutes seulement après le décollage de l’équipe et de sa délégation à destination de la plus grande fête du football en Afrique.

Les Scorpions et leur délégation sont encore sous le choc après avoir apparemment frôlé la mort lors de leur voyage vers la Côte d’Ivoire où la Coupe d’Afrique des Nations débutera le 13 janvier.

Neuf minutes après le décollage de l’avion d’Air Côte d’Ivoire qui devait les conduire à Abidjan, le pilote et son équipage se sont rendu compte que quelque chose ne tournait pas rond.

Décidant de ne pas poursuivre le vol et de risquer la vie de plus de 50 personnes à bord, dont 27 membres du staff de l’équipe, le pilote a fait demi-tour vers l’aéroport international de Banjul, d’où il avait décollé quelques minutes plus tôt.

Il s’en est suivi un atterrissage d’urgence qui a surpris tous ceux qui suivaient les progrès de l’équipe nationale.

La Fédération gambienne de football a publié un communiqué mercredi soir pour assurer aux Gambiens que l’équipe et ses accompagnateurs avaient atterri en toute sécurité et sans incident.

Un manque d’oxygène dans l’avion a été pointé du doigt pour expliquer l’annulation du vol, ce qui signifie que les Scorpions, quart de finalistes surprise lors de leur première participation à la Can au Cameroun il y a deux ans, sont toujours bloqués dans leur propre pays, alors qu’une querelle sur le vol vers la Côte d’Ivoire continue d’agiter les esprits.

A deux jours du coup d’envoi du tournoi, les équipes participantes, dont le Sénégal, le Cameroun et la Guinée, adversaires de la Gambie dans le groupe C, sont arrivées en Côte d’Ivoire, le pays hôte.

« Ce qui aurait pu se passer si le pilote avait poursuivi le vol, on ne le saura jamais », déclare un responsable proche de l’équipe, encore sous le choc d’une tragédie qui a été évitée à temps.

Le sélectionneur belge des Scorpions, Tom Saintfait, a déclaré que l’équipe et la délégation qui l’entourait avaient échappé de peu à la mort et avaient refusé d’embarquer dans le même avion pour la Côte d’Ivoire en raison des risques que comportait le vol.

Omar Colley, le capitaine de l’équipe, partage cet avis. Il estime que refuser d’embarquer dans le même avion était la meilleure chose à faire dans ces circonstances, car la sécurité de tous était bien plus importante que le football.

« C’est une question de vie ou de mort et il vaut mieux être prudent que désolé », ajoute un autre membre de la délégation pour soutenir le capitaine Colley.

Selon certaines informations, le président Barrow est intervenu une nouvelle fois pour résoudre le problème du vol des Scorpions en téléphonant à Alassane Ouattara pour lui demander d’intervenir, ce que son homologue ivoirien a fait.

Un Airbus similaire à celui utilisé pour le vol avorté était prévu pour transporter les Scorpions vers la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro, la ville qui accueille leurs matches de groupe, au lieu d’Abidjan où le vol de mercredi aurait dû atterrir.

Les détails graphiques de la situation dans l’avion avant et pendant le vol avorté ont évoqué des scènes inhabituelles de joueurs affalés dans leurs sièges, apparemment dans un profond sommeil, tandis que d’autres souffraient de maux de tête et étaient en état de choc à cause de l’incident.

Il aurait fait anormalement chaud à l’intérieur de l’avion, le système de climatisation ayant connu un problème détecté par le pilote et son équipage, qui ont choisi de décoller malgré tout en espérant que le système se remettrait en marche une fois dans les airs.

Cela ne s’est jamais produit, ce qui a incité le pilote à faire demi-tour et à se mettre en sécurité au sol plutôt que de risquer les vies à bord de son avion en continuant le voyage.

Pour se remettre de ce choc, certains membres de l’équipe gambienne ont organisé une séance d’entraînement au stade de l’Indépendance, sous les projecteurs, mercredi soir.

Saintfait et son équipe, qui ont félicité l’équipage d’avoir pris conscience du danger et d’avoir agi en conséquence pour l’éviter, ne sont pas étrangers à l’adversité, puisqu’ils ont survécu au tremblement de terre dévastateur de septembre dernier à Marrakech, au Maroc, qui a fait près de 3000 morts.

Après avoir été si près du tremblement de terre et frôlé la mort, les Scorpions, visiblement ébranlés, ont joué un match de qualification à domicile dans la ville marocaine, qui était encore sous le choc de l’énormité de la tragédie.

WN/as/lb/te/APA

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