Avec AFP

La Première ministre a remis ce lundi la démission du gouvernement à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. Gabriel Attal fait partie des favoris pour la remplacer.

Fin du suspense. La Première ministre Élisabeth Borne a remis la démission du gouvernement à Emmanuel Macron, qui l’a acceptée. Élisabeth Borne s’était rendue à l’Élysée en début d’après-midi. Son éventuel successeur sera en charge de nommer un nouveau gouvernement, dans lequel de nouvelles têtes pourraient émerger.

Réforme des retraites, loi immigration, plus d’une vingtaine de recours à l’article 49.3 pour éviter le vote à l’Assemblée nationale, visée par des dizaines de motions de censure… Élisabeth Borne a vécu 19 mois tumultueux à Matignon, depuis son entrée en fonctions à la suite de la réélection d’Emmanuel Macron, en mai 2022. Pour lui succéder, le nom de Gabriel Attal, actuel ministre de l’Éducation, revient avec insistance.

Profil de son éventuel successeur, nomination du nouveau gouvernement, réactions politiques… suivez en direct les conséquences de ce remaniement.

Ce qu’il faut retenir :

– Après plusieurs semaines de suspens, Emmanuel Macron a tranché et change de Premier ministre. Élisabeth Borne dont il a salué le “travail exemplaire” au service de la Nation, quitte son poste avec le record de longévité pour une femme à ce poste.

– Qui de Gabriel Attal, Julien Denormandie ou Sébastien Lecornu pour la remplacer ? Le ministre de l’Éducation est présenté comme favori par de nombreux obsservateurs. Le suspens devrait être levé dans la soirée.

– Dans les oppositions, on est perplexe sur le réel changement. “Gabriel Attal ou un autre, ce sera la même politique: celle d’Emmanuel Macron”, estime sur BFMTV Éric Coquerel. “Si c’est [Gabriel Attal], il y aura un changement de forme, mais on ne voit pas arriver de changement de fond”, estime de son côté Alexandra Masson, députée RN des Alpes-Maritimes.

– Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, menace d’ores et déjà le futur gouvernement d’une motion de censure si la tradition – non obligatoire – du vote de confiance des députés n’était pas respecté. Une tradition à laquelle Élisabeth Borne avait dérogé, pour la cinquième fois seulement de la Ve République.

La méthode de Macron pointée du doigt

Plus que le changement de Première ministre, c’est la façon dont Emmanuel Macron a annoncé le départ d’Élisabeth Borne qui retient l’attention de certains députés d’opposition. Ainsi, le socialiste Olivier Faure écrit “Après le licenciement par mail, Emmanuel Macron invente le licenciement par tweet. #StartUpNation“, une idée partagée à sa façon par son homologue insoumis Louis Boyard.

Pas encore de nouveau Premier ministre, l’ombre de la motion de censure plane déjà

À peine Élisabeth Borne a-t-elle démissionné de son poste et le nom de son successeur pas encore dévoilé que la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, fait planer l’ombre d’une motion de censure.

Après avoir dénoncé sur X une “démocratie salement amochée”, après les 23 recours à l’article 49.3, Mathilde Panot précise qu’elle exigera un vote de confiance au Parlement, sans quoi une motion de censure sera déposée.

Le vote de confiance, tradition non obligatoire, consiste, à l’issue d’une déclaration de politique générale, à demander aux députés la confiance pour mener la politique du gouvernement. Une tradition à laquelle a dérogé Élisabeth Borne, faute de majorité absolue. Avant elle, sur ses 24 prédécesseurs seuls quatre ne se sont pas soumis à un vote de confiance à la suite de leur déclaration de politique générale : Maurice Couve de Murville (1968-1969), nommé par le général de Gaulle le 10 juillet 1968, Michel Rocard (1988-1991), Édith Cresson (1991-1992) et Pierre Bérégovoy (1992-1993).

Le curieux hommage de Renaissance à Élisabeth Borne

Les hommages se poursuivent pour Élisabeth Borne. Après le chef de l’État, c’est au tour du parti Renaissance de saluer l’action de la Première ministre, et de mettre en avant “une politique ambitieuse et courageuse de transformation de notre pays”, citant la réforme des retraites, le lancement de MaPrimeAdapt notamment.

Comme le remarque un journaliste de Public Sénat, le projet de loi immigration n’est pas cité parmi les succès de la Première ministre.

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