Par la Rédaction

En lisant vos attaques contre un mort si inoffensif, je me suis souvenu de ces paroles prémonitoires de mon Maître : « Le génie de l’ethnofascisme consiste à transformer la mort d’un homme en événement politique .

LETTRE OUVERTE AU GOUROU QUI A PROFANÉ LE CADAVRE D’HUBERT MONO NDJANA

<<En date du 16 novembre 2023, au sujet du Professeur Hubert Mono Ndjana décédé, vous avez écrit : « Son tropisme ethno-idéologique l’a empêché de donner le meilleur de ce que lui autorisaient ses talents philosophiques. Je regrette qu’une telle vivacité intellectuelle fut mise au service d’une si mauvaise cause. En même temps je respecte son inlassable effort de penser. Que son âme repose en paix >>

<<en effet, votre « tropisme ethno-idéologique » est un euphémisme pour diluer sournoisement l’intensité de votre haine à son endroit. Vous parliez en réalité de son tribalisme décrété par vos puissants lobbies : le La’akam et le Bamipower.>>

<< Mono Ndjana n’était pas un tribaliste : c’est vous, le gourou, l’ethnofasciste, Je vous plains ! Vous venez de profaner la mémoire de mon Maître, Pr Hubert Mono Ndjana. Songez que Nul n’a le monopole de la haine, de la délation, de la méchanceté, de la discrimination et du clanisme grégaire.>>

 <<Le peuple Éton que vous avez insulté par votre référence à l’ethnie à laquelle Mono Ndjana appartenait ne vous le pardonnera jamais ! >>

<<Pour vous, c’est une obligation de vous soutenir, vous le gourou-en-Chef et tous les Hauts représentants du Bamipower. Et l’allégeance doit être massive, exclusive, publique et tonitruante : Il ne faut pas voir les injustices du Bamipower, mais exposer uniquement les crimes de Biya et du gouvernement, surtout ne jamais songer à critiquer le gourou. Bref, il faut se faire animal docile pour espérer bénéficier des décrets infâmes de vos mesquineries et de vos accolades bestiales. >>

<<Chez vous, ça fonctionne comme dans la secte : on vénère des ombres obscurs et maléfiques qui effraient, jusqu’à l’épouvantail qui vous fascine et vous emmure dans une suffisance sans ressorts. Vous ne prenez pas la peine de réfléchir, vous ne prenez pas le temps de comprendre : vous êtes préoccupés par autre chose que la vérité et le bonheur.>>

<<Vos partisans radicalisés, affectés par leur minorité anthropologique, bafouent toutes les personnalités scientifiques et politiques qui ne vous sont pas favorables. Ils s’estiment très sensés par rapport aux autres qui seraient des buveurs d’odontol et des fous. Nous assumons cette folie et cet éthylisme qu’ils identifient en nous. Mais notre folie et notre alcoolisme sont moins pénibles que votre esprit grégaire et votre incontinence éthique sans précédent. >>

<<Vous laissez votre cœur purulent de clivages, de discrimination et de haine déborder d’écume visqueuse au souvenir des admonestations morales (reproches vertueux) de Mono Ndjana qui, depuis qu’il a dévoilé le pot aux roses des tripatouillages dans les délibérations du Baccalauréat à Bafoussam en 1989 en tant que Président du Jury, vous hante comme un mauvais esprit. >>

<<Vous prétendez lutter pour la justice et pour une République exemplaire et vous couvrez le faux ! Vous prétendez œuvrer pour la cohésion inter-ethnique, mais vous encouragez l’encapsulement de petits îlots ségrégationnistes au cœur de la société, dont les représentants lancent des fatwas aux objecteurs de conscience qui s’aventurent à leur tirer moralement les oreilles ! On comprend que ceux qui sont viscéralement haineux et tribalistes n’aiment pas qu’on parle de leur tribu ou du tribalisme tout simplement. Mais chaque jour, ils qualifient les autres des Tribalistes.>>

<<En lisant vos attaques contre un mort si inoffensif, je me suis souvenu de ces paroles prémonitoires de mon Maître : « Le génie de l’ethnofascisme consiste à transformer la mort d’un homme en événement politique » (Hubert Mono Ndjana, « De l’ethnofascisme dans la littérature politique camerounaise », 1987). Quelle lucidité !>>

<<Un jour Severin Tchounkeu, le PDG d’Équinoxe Télévision, un membre éminent du Bamipower, me remit gracieusement et par surprise 250 mille francs. Il avait saupoudré son don inespéré de la promesse de me faire rencontrer un Mauvais Esprit puissant dans la capitale. Je subodore qu’ayant reçu une enveloppe de 300 mille (50 mille de plus) de votre part comme appui à la publication du livre Paul Biya. Chroniques de la Fin : Réflexions sur le naufrage d’une autocratie, vous alliez me conduire directement dans les appartements privés du diable en personne. Le vrai Faml’a quoi…>>

<<Vous avez travaillé dans le gouvernement de Paul Biya pendant sept ans. Je vous revois dans une de vos sorties en train d’encenser votre Chef, le Président de la République, dont vous vantiez alors, en mondo vision, les « qualités exceptionnelles d’homme d’État ». Mono Ndjana n’a jamais été ministre, encore moins Doyen de Faculté, comme vous. De vous deux, qui s’est donc résolument mis au service de cette « si mauvaise cause » ?>>

<<Sachez que ceux qui tuent ce pays, c’est aussi le fait des propriétaires des grands groupes privés, les sociétés écrans des dignitaires Bamiléké, leurs universitaires au cœur du système gouvernant actuel et tous ceux qui font des affaires louches. Les Camerounais ne sont pas dupes de vos accointances criminelles. >>

<<Vous êtes le Leader des excès. Le culte de votre personnage en lui tout seul est le Temple maudit des suprémacistes du Village. Vous ne prêchez pas un Dieu unique, ce n’est pas une trinité, comme chez les Chrétiens ; c’est une dualité : l’Argent et le gourou ! Ce n’est donc pas le Peuple qui vous importe : c’est l’indifférence d’avec tout ce qui ne touche pas à votre portefeuille et à votre délire politique.>>

<<Chez vous, on peut pactiser avec le diable (RDPC) la nuit et jouer au Révolutionnaire le plus exigeant le jour ; on peut s’adonner à tous les rentables et criminels trafics en sous-mains, à toutes sortes d’opération de frelatage des produits qui tuent les compatriotes, développer une boulimie irrépressible à l’égard des biens immobiliers (le foncier notamment), se coincer de l’intérieur de soi vis-à-vis des autres, s’autoriser de parler de tout, de tout le monde, mais pourtant, interdire à autrui de parler du « peuple élu ». Et vous voulez quand même gouverner un pays si contrasté, avec des intelligences si rébarbatives !>>

<<Hubert Mono Ndjana, qui savait que l’empathie et l’introspection sont les vitamines de l’âme et qui refusait de se lasser d’espérer, a opté pour un éclat de rire dans son ultime vidéo laissée à la postérité. 

Le gourou, êtes-vous encore capable de regarder en vous-même la trame de votre humanité qui ruse, larmoie, profane et périclite ? Que choisirez-vous, à votre tour, à la fin ? >>

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