Avec AFP

L’artiste a été reconnue coupable de s’être frauduleusement domiciliée au Portugal en 2016 et 2017, d’avoir fait passer une donation de deux millions d’euros pour un prêt et d’avoir fait transiter 120 000 euros via un compte américain non déclaré.

Coup dur pour Isabelle Adjani. L’actrice de 68 ans, qui a toujours clamé son innocence, a été condamnée à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 250 000 euros d’amende pour fraude fiscale et blanchiment, jeudi 14 décembre.

Jugée à Paris, Isabelle Adjani n’était pas présente lors de son procès. C’est donc en son absence qu’elle a été reconnue coupable de s’être frauduleusement domiciliée au Portugal en 2016 et 2017, d’avoir fait passer une donation de deux millions d’euros pour un prêt et d’avoir fait transiter 120 000 euros via un compte américain non déclaré.

À l’annonce de son procès, les avocats de la comédienne aux cinq Césars dénonçaient « des poursuites infondées et disproportionnées ».

Une « volonté de dissimulation »

Le tribunal a souligné la « gravité des faits », qui ont mené à éluder 236 000 euros d’impôt sur le revenu et 1,2 million d’euros en droits de mutation. « Ces faits démontrent la volonté de dissimulation vis-à-vis de l’administration fiscale d’Isabelle Adjani » et « portent gravement atteinte à l’égalité de citoyens devant l’impôt, donc au pacte républicain », a déclaré la présidente. « Actrice au talent incontestable, elle n’en est pas moins une contribuable », a-t-elle aussi affirmé.

Ses avocats ont déclaré avoir entendu la décision « avec consternation ». « Si Isabelle Adjani, qui a toujours affirmé son innocence, ne demande pas, compte tenu de sa notoriété, d’être jugée mieux que d’autres justiciables, il n’y a pas lieu qu’elle soit jugée moins bien », a déclaré l’un de ses avocats, Me Olivier Pardo. « C’est donc avec confiance et détermination que nous allons l’inviter à immédiatement interjeter appel. »

Le procès le 19 octobre a eu lieu sans l’actrice et chanteuse, connue notamment pour ses rôles dans « L’été meurtrier » (1983), « Camille Claudel » (1988), « La Reine Margot » (1994) ou plus récemment « Mascarade » (2022).

Une « pathologie aiguë »

Alors qu’elle se trouvait aux États-Unis, sa défense a demandé le report de l’audience en invoquant en particulier une « pathologie aiguë », mais le tribunal a rejeté cette requête, assurant douter de son « intention réelle » de venir à la barre.

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