Avec Agnès NDEDI PENDA et RFI

Nouveau rebondissement dans l’enquête sur l’assassinat du journaliste camerounais Martinez Zogo. Cet après-midi, un décret du président Paul Biya a nommé de nouveaux magistrats au tribunal militaire de Yaoundé en charge du dossier. Le texte ne précise pas le sort réservé au précédent juge d’instruction, qui avait ordonné la libération de deux des principaux accusés avant de revenir sur sa décision.

Le décret du président Paul Biya a été lu mercredi à 17h sur les ondes de la radio publique. Le lieutenant colonel Pierrot Narcisse Ndzie est nommé vice-président du tribunal militaire, cumulativement avec les fonctions de juge d’instruction. Des fonctions qui ressemblent trait pour trait à celles du juge Aimé Florent Sikati, dont il n’est pas précisé qu’il est limogé ou affecté à d’autres fonctions.

Ce petit manque de clarté a provoqué une petite confusion dans l’interprétation de ce décret. Mais pour nombre d’observateurs, il est acquis que le juge Sikati a été dessaisi de l’enquête sur l’affaire Martinez Zogo. Pour l’un des avocats de Jean-Pierre Amougou Belinga, il n’y a plus d’illusions à se faire, la volonté d’éloigner le juge Sikati de cette affaire est réelle, confie-t-il. Le dernier acte posé par ce juge d’instruction dans ce dossier restera donc la très controversée ordonnance de remise en liberté qu’il a signé le 1er décembre dernier, au bénéfice des prévenus Jean-Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko.

Son limogeage, s’il est confirmé, serait donc en lien direct avec la cacophonie qu’avait générée sa décisio  finalement rétractée de libérer ces prévenus. Un haut magistrat a confié sous anonymat à RFI que la place du juge Sikati n’était de toute façon plus tenable. Il s’était fragilisé et plongé la justice militaire en pleine crise, selon cette source. Il reste maintenant à savoir si le nouveau magistrat militaire, le lieutenant colonel Ndzie Pierrot Narcisse, s’il hérite du dossier, reprendra l’enquête de zéro ou s’il va poursuivre l’instruction au niveau où la laisse son prédécesseur.

À noter que le directeur de la justice militaire qui chapeaute cette juridiction a, lui aussi, été remplacé, à l’inverse du commissaire du gouvernement Cerlin Belinga qui reste en poste.

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