Par Tiphaine ATANGANA

Selon nos informations, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema rencontrera, le chef de l’exécutif camerounais au palais d’Etoudi, dans une dizaine de jours au plus.

Le nouvel locataire du palais du bord de mer de Libreville rencontrera, le président camerounais à Yaoundé, dans les touts prochains jours. Tous les détails liés à ce déplacement auraient d’ores et déjà été bouclés, révèlent des sources proches du ministère des relations extérieures.

Brice Oligui Nguema naît le 3 mars 19751. Son père est militaire2 d’ethnie Fang du Woleu-Ntem et sa mère est d’ethnie Teke3, originaire du département de Lékoni-Lékori dans la province du Haut-Ogooué, à l’Est du Gabon, comme les Bongo. Il est membre de la famille Bongo, sa mère étant une cousine de la mère du président Omar Bongo,. Formé à l’académie royale militaire de Meknès, au Maroc, il sert d’abord durant la présidence d’Omar Bongo2 en tant qu’aide de camp.

Après l’élection présidentielle de 2009 et la victoire d’Ali Bongo, Brice Oligui Nguema est nommé attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc puis au Sénégal, ce qu’il qualifie « d’exil ».

En octobre 2019, il est rappelé au Gabon, où il remplace le colonel Frédéric Bongo, demi-frère d’Ali Bongo9, à la tête du service de renseignement de la garde républicaine, la direction générale des services spéciaux, dont l’une des missions principales est : « Assurer de façon permanente, la sécurité et la protection du président de la République, à l’intérieur et à l’extérieur du territoire national »10,11. Le 8 avril 2020, alors colonel, il prend le commandement du corps de défense et de sécurité de la garde républicaine, où il remplace le général Grégoire Kouna.

L’élection présidentielle de 2023, dont les résultats sont annoncés le 30 août 2023, marque le début d’un coup d’État mené par le Comité pour la transition et la restauration des institutions. Le résultat des élections, qui annonçait la victoire du président sortant Ali Bongo, est annulé et Brice Oligui Nguema, à la tête du Comité, est nommé « président de la Transition » par les putschistes le soir même14,15.

Le 4 septembre 2023, il prête serment au Palais du bord de mer de Libreville en tant que président de la Transition16,17 en présence des juges de la Cour constitutionnelle, du Premier ministre, de la vice-présidente et des présidents des deux chambres parlementaires sortants18. Le 7 septembre 2023, il nomme Raymond Ndong Sima Premier ministre de la transition19.

Le 11 septembre 2023, Brice Oligui Nguema nomme l’ancien ministre de l’Intérieur et membre du Parti démocratique gabonais Jean-François Ndongou, à la présidence de l’Assemblée nationale de transition et Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale et figure d’Alternance 202320, à la présidence du Sénat21. La composition du gouvernement de transition est rendue publique le 11 septembre par le Premier ministre22.

Le 19 octobre 2023, Brice Oligui Nguema renonce aux privilèges qu’offre son statut de président de la République, et notamment au salaire présidentiel, mais conserve son salaire de chef de la garde républicaine.

Une des premières mesures qu’il prend après sa prise de pouvoir est de mettre en détention des personnalités présumées corrompues telles Noureddin Bongo Valentin, un des fils d’Ali Bongo.

Le général Brice Oligui Nguema figure lui-même dans une liste américaine de personnalités à la fortune douteuse, ayant acquis des biens en liquide aux États-Unis et en France8,24. Selon Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), il aurait acheté en espèces, entre 2015 et 2018, trois propriétés dans la banlieue de Washington, D.C., pour un montant total supérieur à 1 million de dollars.

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