Avec AFP

“Plusieurs centaines d’hommes armés” ont tué dimanche au Burkina Faso. Ce chiffre comprend au moins 40 civils et “quelques soldats” d’un détachement de l’armée à Djibo, dans le nord du pays, tandis que “plusieurs dizaines” d’assaillants ont été tués, a-t-on appris mardi de sources sécuritaires.

Au moins 40 civils ont été tués dans une attaque jihadiste massive, dimanche, à Djibo, dans le nord du Burkina Faso, a annoncé mardi 28 novembre le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme.

Il s’agit du premier bilan des victimes civiles de cette attaque, annoncée mardi à l’AFP par des sources sécuritaires burkinabè, qui ont précisé que les jihadistes avaient visé un détachement de l’armée, et que des dizaines d’entre eux avaient ensuite été tués par les militaires. “Quelques” soldats ont également été tués, avaient alors indiqué les sources, sans en donner le nombre et sans évoquer de victimes civiles.

“Un grand nombre de combattants” du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) – affilié à Al-Qaïda – “a attaqué une base militaire, des maisons et les camps de personnes déplacées internes [à] la ville de Djibo, dans la région du Sahel, tuant au moins 40 civils et en blessant plus de 42″, a affirmé l’agence de l’ONU dans un communiqué, se disant “atterrée”.

Le Haut commissariat estime que “les attaques contre les civils sont inexcusables et doivent s’arrêter, ceux qui en sont responsables doivent être jugés après une enquête approfondie, impartiale et indépendante par les autorités […]. Cibler délibérément des civils ou des personnes ne prenant pas part directement aux hostilités constitue un crime de guerre”, ajoute-t-il.

“L’attaque a débuté vers 15 h [locales et GMT] et a été menée par plusieurs centaines d’hommes armés qui ont tenté en vain de pénétrer dans la base [militaire]. Ils ont réussi à faire des brèches face à des engins blindés, mais ont été frappés” par des aéronefs de l’armée, a précisé cette source.

“Les assaillants, venus massivement à bord de motos et pickups, ont également effectué plusieurs tirs à l’arme lourde”, dont certains ont visé “l’appui aérien”, a poursuivi cette même source. Elle a en outre affirmé que l’attaque avait été menée par “plusieurs vagues de groupes armés” pendant “plus de trois heures”.

Ville assiégée pendant plusieurs mois

Lundi, “la traque menée contre les [jihadistes] rescapés a également permis de neutraliser plusieurs dizaines d’autres terroristes”, a ajouté cette source sécuritaire.

Selon l’Agence d’information du Burkina Faso (AIB), “plus de 400 terroristes [ont été] décimés lors de la contre-offensive des Forces armées burkinabè contre près de 3 000 criminels qui ont tenté de s’emparer de la ville de Djibo”.

Cette “horde de terroristes” s’était “donnée pour mission de semer la mort et la désolation à Djibo, avant de prendre le contrôle de la ville”, selon l’AIB. Cette ville avait été assiégée par les jihadistes pendant plusieurs mois et plusieurs convois cherchant à la ravitailler avaient été attaqués.

Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes affiliés à l’organisation État islamique et à Al-Qaïda, qui frappaient déjà le Mali et le Niger voisins.

Elles ont fait plus de 17 000 morts civils et militaires en huit ans, dont plus de 6 000 depuis le début de l’année 2023, selon l’ONG Acled qui répertorie les victimes des conflits dans le monde.

Ces violences ont en outre entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes à l’intérieur du pays, selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (Conasur).

Avec AFP

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