Avec AFP

Les Gabonais votent samedi pour décider s’ils confient ou non un troisième mandat au président Ali Bongo Ondimba. Celui-ci fait face à 13 autres candidats, dont l’un choisi très tardivement par les principaux partis d’opposition, Albert Ondo Ossa. Il était peu connu jusqu’alors, mais ses meetings rassemblent depuis d’importantes foules.

Près de 850 000 électeurs inscrits dans ce petit pays d’Afrique centrale, riche de son pétrole et peu peuplé (2,3 millions d’habitants), sont appelés à voter samedi pour trois élections : présidentielle, législatives et municipales.

Les Gabonais doivent décider s’ils confient ou non un troisième mandat au président Ali Bongo Ondimba face à 13 autres candidats, dont l’un choisi très tardivement par les principaux partis d’opposition, Albert Ondo Ossa, peu connu jusqu’alors mais dont les meetings rassemblent depuis d’importantes foules.

À l’ouverture du scrutin à 07h00 (06h00 GMT), quelques personnes attendaient devant cinq bureaux de vote dans des écoles et des lycées du centre de Libreville, dont les rues, pavoisées aux seules couleurs du camp Bongo, étaient encore quasi-désertes, a constaté un journaliste de l’AFP. 

M. Ondo Ossa promet de “chasser” du pouvoir par les urnes le président et son tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) et mettre un terme à une “dynastie Bongo” à la tête depuis plus de 55 ans d’un pouvoir que l’opposition, unie depuis une semaine derrière ce professeur d’économie, accuse de mauvaise gouvernance et d’être gangrené par “la corruption”. 

Ali Bongo, président du Gabon depuis 14 ans, avait été élu une première fois en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans.

Se basant sur une conversation présumée, enregistrée à leur insu, entre M. Ondo Ossa et un ténor de l’opposition, Ali Bongo accusait vendredi son principal rival d’avoir tenu des propos pouvant être assimilés à un “crime de haute trahison” et promettait des poursuites judiciaires : les deux opposants appellent, selon lui, à des violences pour s’emparer du pouvoir et au soutien d'”armées étrangères”.

Opposants 

M. Ondo Ossa, 69 ans, peu connu du grand public jusqu’alors, a été choisi par les principaux partis de l’opposition à huit jours du scrutin et n’en a eu que six pour battre la campagne quand M. Bongo, 64 ans, mène tambour battant depuis plusieurs mois une tournée très médiatisée dans tout le pays, avec des moyens considérables, “ceux de l’Etat” accuse l’opposition.

Le chef de l’Etat a rassemblé systématiquement des milliers voire des dizaines de milliers de supporters mais M. Ondo Ossa, dans une campagne marathon sur six jours, a drainé par endroit des foules comparables.

Les scrutins présidentiel et législatifs sont regroupés en un seul vote par le truchement d’un bulletin unique pour les candidats à la présidentielle et à la députation issus d’un même parti.

Un “bulletin inique”, vocifère l’opposition, qui dénonce une “manœuvre frauduleuse” pour favoriser le camp Bongo en bafouant “la liberté de vote” et “la séparation des pouvoirs”.

La principale plateforme de l’opposition, Alternance 2023, s’est donc rangée à la surprise générale derrière un Ondo Ossa candidat indépendant, face à cinq autres qui se sont désistés à son profit, dont au moins deux ténors adossés à des partis solidement implantés. Depuis, la quasi-totalité des autres plateformes et personnalités de l’opposition, ainsi que et d’importantes organisations de la société civile, ont appelé à voter pour lui.

Ce professeur d’université agrégé d’économie, ancien ministre d’Omar Bongo, exhorte les Gabonais à “ignorer” les législatives pour se concentrer sur la présidentielle, “seul enjeu des élections”. Car, en tant qu'”indépendant”, donc sans parti, le bulletin unique à son nom ne comprend pas de prétendant à la députation.

Avec AFP

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