Avec AFP

La famille recomposée du gouvernement s’est retrouvée en Conseil des ministres vendredi avec huit nouvelles têtes, en majorité des fidèles de la macronie, à l’image de Gabriel Attal, le nouveau ministre de l’Éducation ou encore d’Aurore Bergé aux Solidarités. En amont de la réunion, le président de la République a affirmé avoir choisi “la continuité et l’efficacité pour les temps qui viennent”.

Première photo de famille recomposée et premiers pas pour la nouvelle équipe gouvernementale : quelques heures après avoir mis fin au suspense du remaniement, Emmanuel Macron a réuni vendredi 21 juillet le gouvernement avec les nouveaux et les anciens ministres, pour un dernier Conseil des ministres à l’Élysée avant la pause estivale.

En amont de cette réunion, le président de la République a affirmé avoir choisi “la continuité et l’efficacité pour les temps qui viennent”, ajoutant qu’une “réponse complète et profonde” aux émeutes ayant suivi la mort du jeune Nahel devra être apportée. 

Emmanuel Macron a redit “avec clarté” sa “confiance” à Élisabeth Borne. En “réaffirmant avec clarté ma confiance à la Première ministre, celle-ci a fait le choix de proposer huit nouveaux ministres que je remercie pour leur engagement et leur présence (…) aujourd’hui”, a-t-il expliqué.

Le chef de l’État a également demandé à ses ministres d’être “exemplaires” et d’agir toujours “avec la plus grande dignité”. 

Une équipe plus aguerrie politiquement

Sans grand chamboule-tout, mais avec onze changements tout de même dans l’équipe ministérielle, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont appuyé jeudi sur le bouton du remaniement, après avoir laissé leurs troupes dans l’expectative plusieurs semaines durant.

Les traditionnelles passations de pouvoir entre les sortants et leurs successeurs ont scandé la matinée de vendredi. Notamment au ministère de la Santé où François Braun  laissé sa place à Aurélien Rousseau, invité-surprise de ce remaniement qui aura dépassé le simple “ajustement” annoncé par le sommet de l’exécutif.

Désormais chargé d’un chantier phare du deuxième quinquennat Macron, Aurélien Rousseau, directeur de cabinet pendant un an d’Élisabeth Borne, est un spécialiste des politiques de santé après avoir notamment dirigé l’Agence régionale (ARS) d’Ile-de-France durant la crise du Covid-19. Ce haut-fonctionnaire va devoir sortir de l’ombre, un pas depuis longtemps franchi par l’autre grand gagnant de la manœuvre : Gabriel Attal, promu à 34 ans seulement de l’austère ministère des Comptes publics à celui de l’Éducation.

Gabriel Attal, qui poursuit son ascension en macronie, a dès jeudi soir pris le relais de Pap Ndiaye rue de Grenelle, en se fixant comme objectif de “remettre le respect de l’autorité et les savoirs fondamentaux au cœur de l’école”, et en insistant notamment sur le “respect de la laïcité”. 

Il a retrouvé vendredi la table du Conseil des ministres autour de laquelle s’assiéront quelques bizuths, comme le nouveau dépositaire du Budget Thomas Cazenave, ou encore Aurore Bergé, cheffe du groupe des députés Renaissance devenue ministre des Solidarités, la députée Sabrine Agresti-Roubache nommée à la Ville, ou encore le maire divers gauche de Dunkerque Patrice Vergriete qui fait son entrée au Logement.

Au final, après d’intenses tractations entre une Première ministre désireuse de changements, et un président plus enclin à la stabilité, a été constituée une équipe légèrement plus aguerrie politiquement, le nombre de ministres ou secrétaires d’État n’ayant jamais été élus passant de 13 à 9. Soit la proportion (22 %) la plus basse du mandat Macron, après avoir franchi les 40 % dans les premiers gouvernements d’Edouard Philippe, quand Emmanuel Macron entendait faire la part belle à la société civile.

La menace d’une motion de censure 

Hormis Roland Lescure et Chrysoula Zacharopoulou, excusés, les 39 autres membres du gouvernement ont donc été conviés pour ce dernier Conseil des ministres en présentiel avant la coupure estivale. L’entourage du chef de l’État a fait savoir que “sur chacun de ces portefeuilles” touchés par le remaniement “il s’agit soit d’avoir une incarnation plus forte, soit une capacité à mettre en œuvre les réformes avec plus de rapidité et d’efficacité”.

Le président doit s’envoler ensuite pour une semaine en Océanie (Nouvelle-CalédonieVanuatuPapouasie-Nouvelle-Guinée), où il tiendra par visio-conférence un ultime Conseil des ministres.

Le président doit encore s’exprimer devant les Français dans “les prochains jours” pour “revenir sur les 100 jours” et “redresser les perspectives de la rentrée”, a précisé l’Elysée, sans plus de précisions sur le calendrier et le format.

Car Emmanuel Macron reste en quête de la clé de son équation politique : faute de majorité absolue à l’Assemblée, se profile un automne budgétaire durant lequel les 49.3 se ramasseront à la pelle, avec l’épée de Damoclès d’une motion de censure susceptible de renverser le gouvernement.

Avec AFP

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