Par Tiphaine ATANGANA et RFI

L’Organisation des premières dames d’Afrique pour le développement (OPDAD) a célébré samedi à Kinshasa, les vingt ans de son existence. L’histoire de la structure remonte au début des années 2000 face à la flambée des infections au VIH en Afrique. Depuis, elle est devenue actrice sur le continent dans des campagnes au profit des plus vulnérables. L’évènement de Kinshasa n’a pas réuni toutes les premières dames du continent. C’était pourtant une occasion de dresser le bilan des deux décennies mais aussi des perspectives. De la quinzaine des membres attendues, seules 12 se sont déplacées pour Kinshasa. Absence très remarquée des doyennes comme Antoinette Sassou Nguesso du Congo, Chantal Biya du Cameroun mais aussi Jeannette Kagame du Rwanda.

Premières dames, ici, réunies dans un immense chapiteau érigé dans la cour du siège du parlement à Kinshasa, chacune d’entre elles est au moins patronne d’une fondation dans son pays. Tour à tour, les épouses des chefs d’État ont dévoilé dans des panels leur engagement, à l’exemple de la burundaise Angeline Ndayishimiye, engagée pour que les enfants scolarisés aient des repas chauds, sains et nutritifs. « Pour leur permettre d’avoir une meilleure santé physique et mentale. Leur permettre de mieux assimiler les matières dispensées et ainsi grandir avec un potentiel bénéfique à leurs nations ».

Le président Felix Tshisekedi a d’ailleurs reconnu dans son discours improvisé, l’apport de ces femmes, qui soufflent à l’oreille des chefs d’État. « J’aimerais énumérer quelques-unes de vos actions comme la réduction du taux de mortalité néonatale infantile et maternelle, l’amélioration de la santé sexuelle reproductive des adolescents, l’égalité de sexe et l’autonomisation des femmes ».

Pour les 20 prochaines années, les femmes des présidents voudraient faire avancer la cause des femmes, notamment l’égalité des sexes en Afrique. Elles ont pour ce faire, lancé la campagne, « WeAreEqual » axée sur la santé, la lutte contre les violences basées sur le genre, l’autonomisation des femmes et l’éducation.

« On estime qu’il faudrait 155 ans pour atteindre la parité femmes-hommes, mais nous ne disposons pas de ce temps. Le lancement de cette campagne a le potentiel de transformer notre continent, c’est un élan collectif en faveur du changement. Il est évident que le fait de combler ce fossé sera bénéfique pour tous : lorsque nous donnons du pouvoir aux femmes et aux filles, nous donnons du pouvoir aux familles, aux communautés et aux nations. Lorsque nous investissons dans la santé et l’éducation, nous libérons tout le potentiel de notre continent », s’est expliqué Monica Geingos, première dame de la Namibie et présidente de l’OPDAD.

L’une des dernières figures à prendre la parole, Pramila Patten, l’émissaire de l’ONU sur les questions de viol lié aux conflits, a salué cette campagne, tout en demandant aux premières dames d’être les voix des sans voix. « J’ai besoin des voies puissantes comme les vôtres pour mettre un terme à ce crime odieux qui n’est pas un sous – produit inévitable de la guerre ni des dommages collatéraux mais évitables ». Selon la diplomate, « tout au long de l’histoire », le viol lié aux conflits, est surtout un crime de guerre, « qu’aucun dirigeant mondial n’a voulu combattre ».

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