Par Queeta ARREY

Le fondateur du social democratic Front a tiré sa révérence lundi autour de 22 heures 30 minutes au centre hospitalier universitaire de Yaoundé des suites de longue maladie.

C’est la substance d’un avis de décès publié, ces dernières heures par le premier vice président du social Democratic Front (SDF) Joshua Osih: “C’est avec tristesse que nous vous annonçons le passage à la gloire éternelle du président national du front social démocrate S.e Ni John Fru Ndi ce 12 juin 2023 à Yaoundé des suites de longue maladie

Né le e 7 juillet 1941 dans le village de Baba II, près de Bamenda, dans le département de la Mezam dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, sous mandat britannique. Le titre de Ni (marque de respect), lui est donné à sa naissance.

De 1952 à 1957, il fit des études primaires à la Baforchu Basel puis à la Native Authority School Santa à Santa de 1954 à 1957, où il obtint le FSLC, avant de poursuivre ses études au Nigeria à la Lagos City College, où il décrocha le O level.

En retour au Cameroun en 1966, il exerça de petits métiers, avant d’ouvrir. I une librairie à Bamenda dénommée le Ebibi Book Centre. Ni John Fru Ndi dirigea par le club de football PWD de 1979 à 1988 , et ensuite la branche du Lions Clubs de Bamenda de 1987 à 1988.

Candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, dans la circonscription du Mezam lors des élections législatives de 1988, où il fut battu par une liste concurrente dudit parti, conduite par l’ancien Premier Ministre Simon Achidi Achu.

En 1990, John Fru Ndi fonde le Front social démocrate (SDF), un parti d’opposition. Il en fut élu président national du parti lors de sa première convention nationale ordinaire, tenue à Bamenda en mai 1992.

Candidat de l’union pour le changement à la présidentielle d’octobre 1992, l’opposant est donné officieusement vainqueur. D’après les résultats officiels, il est classé en deuxième position avec 36 %, derrière Paul Biya (40 %), au pouvoir depuis 1982, c’est-à-dire exactement 10 ans.

Fortune de 125 millions de dollars

Le rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement sur les biens mal acquis de 2009 fait état d’une accusation de corruption, aux détours d’un passage du rapport consacré aux « largesses de Paul Biya » qui, selon cette source, « serviraient aussi à amadouer l’opposition ».

Le rapport rapporte l’accusation relayée par le journal camerounais The Post du 4 octobre 2005, qui elle-même se réfère à la lettre d’information londonienne Africa Confidential et indique que « le leader de l’opposition John Fru Ndi aurait accumulé une fortune de plus de 125 millions de dollars, dont « plus de 70 % de l’argent provient de ses deals politiques avec le chef de l’État camerounais en fonction  », entre juin 2002 et 2005 ». John Fru Ndi réfute et Africa Confidential dément avoir mené une telle enquête.

Il est en outre accusé d’avoir perçu 500 millions de francs CFA lors de l’élection présidentielle de 2004 pour casser la dynamique de l’opposition, par l’ancien commissaire en exil Christophe Junior Zogo.

Enlèvement par les ambaboys

Le 19 avril 2019, en pleine  crise anglophone , son frère est enlevé par des hommes armés, qui exigent une rançon. Huit jours plus tard, Ni John Fru Ndi est lui-même enlevé, alors qu’il se rendait à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest, pour assister aux funérailles de Joseph Banadzem, chef du groupe parlementaire du SDF. Il est libéré peu après, le SDF décrivant toute l’affaire comme un « malentendu » rapidement résolu. Il est révélé le lendemain que les séparatistes avaient enlevé John Fru Ndi afin d’avoir une chance de lui parler. Dans une vidéo diffusée en live sur la toile, les hommes armés demandent au leader du SDF de retirer tous les élus du SDF de l’Assemblée nationale et du Sénat. Fru Ndi a répondu qu’il ne le ferait pas, affirmant que cela serait contre-productif.

Pour rappel, dans son édition n° 2520-2521, du 26 avril au 9 mai 2009, la magazine panafricain Jeune Afrique avait classé l’opposant, parmi les 50 personnalités qui font le Cameroun.

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