Avec RFI et Gaëlle EDIMO
Au Cameroun, des employés du chantier naval du port autonome de Douala ont « décidé d’interpeller directement le chef de l’État lui-même » sur la situation de leur entreprise publique. « Ça fait trois mois pratiquement que nous ne travaillons plus. Nous, nous voyons en cela un début de mort pour le chantier naval », explique Gaspard Nyetam, syndicaliste et porte-parole de grévistes qui réclament notamment le paiement d’arriérés de salaires.
Au Cameroun, les employés du chantier naval, une entreprise publique située au sein du port autonome de Douala, observent depuis le début de semaine, un mouvement de grève. Parmi le chapelet des revendications : arriérés de salaires, relations tendues et conflictuelles avec leur direction, défiance managériale entre autres. Ils ont porté leurs revendications au prédisent Paul Biya dont ils attendent des réponses.
« Nous voyons en cela un début de mort pour le chantier naval »
Devant le siège du chantier naval et industriel du Cameroun, des dizaines de personnes font ainsi le pied de grue.
Gaspard Nyetam, syndicaliste et porte-parole des grévistes, affirme : « C’est un mouvement qui a décidé d’interpeller l’État du Cameroun et particulièrement son chef pour qu’il ait un regard particulier sur le chantier naval et industriel du Cameroun parce que rien ne va plus dans cette entreprise depuis un certain nombre d’années. Nous sommes en train d’accumuler des arriérés de salaires. Aujourd’hui nous comptons jusqu’à cinq mois d’arriérés. »
En proie depuis des années à plusieurs difficultés structurelles et managériales, le chantier naval, naguère prospère sur la place portuaire, est désormais à l’agonie, soutient le personnel qui lance aussi un cri de détresse pour sauver l’entreprise. « Nous avons décidé d’interpeller directement le chef de l’État lui-même. Nous sommes des citoyens camerounais et nous avons rejoint cette entreprise à la fin des années 1990, qui était florissante. Aujourd’hui, si on dit aux gens que cette entreprise est en train de mourir entre nos mains, c’est une insulte pour nous. Ça fait trois mois pratiquement que nous ne travaillons plus. Nous, nous voyons en cela un début de mort pour le chantier naval », lance Gaspard Nyetam.
À ces employés se sont joints leurs anciens camarades aujourd’hui retraités. Ils portent des revendications spécifiques liées à leur statut et à leurs droits qu’ils disent non-payés pour certains depuis cinq ans.