Avec AFP

Au Brésil, l’ancien président Jair Bolsonaro a nié mercredi avoir eu un quelconque rôle dans les émeutes du 8 janvier à Brasilia, lors de son audition devant la Police fédérale.

Les violences avaient rappelé l’invasion du Capitole deux ans plus tôt aux États-Unis. L’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro a nié mercredi 26 avril toute implication dans les émeutes du 8 janvier à Brasilia, affirmant à la Police fédérale qu’il avait publié “accidentellement” une vidéo qui contestait la victoire électorale de son successeur de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva.

Jair Bolsonaro, 68 ans, a été auditionné pendant plus de deux heures au siège de la Police fédérale de Brasilia, mais est sorti sans faire de déclaration, à bord d’un véhicule aux vitres teintées.

Peu après l’audition, le responsable de sa communication, Fábio Wajngarten, a assuré aux journalistes que l’ancien chef de l’État (2019-2022) avait “condamné” le saccage “lamentable” des lieux de pouvoir à Brasilia, et qu’il avait “tourné la page de l’élection dès le jour de sa défaite”.

1 800 arrestations lors des émeutes

Le 8 janvier, Jair Bolsonaro se trouvait à Orlando, aux États-Unis. Il avait quitté le Brésil le 30 décembre, soit deux jours avant la fin de son mandat et l’entrée en fonction de Luiz Inacio Lula da Silva.

Ce dernier l’avait battu d’une courte tête à la présidentielle deux mois plus tôt, une victoire que Jair Bolsonaro n’a jamais reconnue.

Refusant le retour de la gauche au pouvoir, des milliers d’individus ont pris d’assaut, le 8 janvier, le palais présidentiel mais aussi le Congrès et la Cour suprême. Les assaillants ont facilement franchi le cordon de sécurité pour tout détruire sur leur passage, y compris des œuvres d’art d’une valeur inestimable.

Ces émeutes ont entraîné plus de 1 800 arrestations et rappelé l’invasion, en janvier 2021, à Washington, du Capitole par des supporters de l’ex-président américain Donald Trump.  

Les violences à Brasilia, qui ont ébranlé la démocratie brésilienne, ont conduit dès le 13 janvier le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes à ouvrir une enquête sur une éventuelle implication de Jair Bolsonaro.

L’une des raisons de l’ouverture de cette enquête est une vidéo postée sur les réseaux sociaux le 10 janvier, soit deux jours après ces émeutes, par l’ex-président, contestant les résultats de l’élection de Lula.

Dans cette vidéo, un procureur affirmait que le président de gauche n’avait “pas été élu par le peuple”, mais à la faveur de manœuvres de la justice électorale.

“Il s’agit d’une publication accidentelle, il n’a écrit aucun commentaire (sur la vidéo) et l’a supprimée peu après”, a affirmé Paulo Bueno, l’un des avocats de Jair Bolsonaro, après l’audition à la Police fédérale.

Selon lui, l’ex-président était en outre sous l’effet de médicaments, car il venait d’être hospitalisé pour des problèmes intestinaux au moment de la publication.

Une commission d’enquête parlementaire a par ailleurs été instaurée mercredi au Congrès pour tenter d’éclaircir les nombreuses zones d’ombres concernant les émeutes du 8 janvier à Brasilia, notamment les failles de sécurité ayant permis aux assaillants d’accéder aussi facilement aux lieux de pouvoir.

Visé par 16 enquêtes du Tribunal supérieur électoral

Une source proche de l’ancien président a indiqué à l’AFP que Jair Bolsonaro avait nié devant les enquêteurs avoir commis un quelconque délit et qu’il n’avait eu connaissance des bijoux saisis qu’en décembre 2022. Elle a également expliqué que les efforts déployés par la suite pour rendre les bijoux visaient à éviter les “vexations diplomatiques”, compte tenu de la possibilité que ces cadeaux de grande valeur de l’État saoudien soient finalement vendus aux enchères.

C’était la première fois que Jair Bolsonaro se présentait devant la police en tant qu’ex-président.

Il est aussi visé par 16 enquêtes du Tribunal supérieur électoral (TSE) et pourrait être condamné à huit ans d’inéligibilité, ce qui l’empêcherait de se présenter à la présidentielle de 2026.

Avec AFP

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