Avec AFP

Alors qu’il participait à une opération de lutte contre l’orpaillage illégal dans le centre de la Guyane, un gendarme du GIGN a été tué par balle, a-t-on appris samedi de source proche du dossier, confirmant une information du site Actu17.

En Guyane, un gendarme du GIGN a été tué par balle alors qu’il participait à une opération de lutte contre l’orpaillage illégal, a-t-on appris samedi 25 mars de source proche du dossier, confirmant une information du site Actu17.

Le militaire, âgé de 35 ans et père de deux enfants, était en opération sur le site d’orpaillage clandestin de Dorlin, au centre de ce territoire ultramarin, où cette activité illégale est source d’importantes pollutions, a précisé cette source.

Le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l’antenne GIGN de Cayenne, était en mission conjointe avec l’armée française à Maripasoula, dans le parc amazonien de la Guyane, a précisé l’Élysée dans un communiqué.

Emmanuel Macron y exprime “sa grande émotion” et “salue le courage et la mémoire de ce sous-officier, tombé sous le feu, engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale et qui servait à l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019”.

La Première ministre Élisabeth Borne a quant elle fait part de sa “tristesse” et adressé ses “condoléances à sa famille, à ses proches, ses camarades et toute la gendarmerie”.

“Face à des voyous, il faudrait peut-être que l’on s’adapte en étant comme eux”, a réagi de son côté l’ex-député La République en marche (LREM) de Guyane Lénaick Adam.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame survient. En 2012, deux militaires avaient été tués et deux gendarmes grièvement blessés par balles lors d’une opération conjointe armée/gendarmerie contre des chercheurs d’or clandestins en Guyane, déjà au niveau du site de Dorlin.

Depuis 2010, l’armée a également été endeuillée dans le cadre de cette lutte par plusieurs décès de nature accidentelle.

Quelque 500 sites d’orpaillage illégal

L’armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l’État.

De fin octobre à début décembre 2022, jusqu’à 500 militaires avaient ainsi été mobilisés pendant sept semaines afin de “neutraliser” les principaux sites clandestins d’extraction d’or.

Cinquante tonnes de matériel et de denrées diverses, 30 000 litres de carburant, 12 km de tuyaux de chantier, six concasseurs, 90 groupes électrogènes, 37 quads, 15 pirogues et leurs moteurs avaient été saisis. Soit un préjudice financier d’environ 4 millions d’euros, selon la préfecture, pour les garimpeiros (terme désignant les orpailleurs brésiliens illégaux en Guyane).

Selon les chiffres d’un rapport parlementaire publié en juillet 2021, la gendarmerie de Guyane estime à 8 600 environ le nombre de mineurs clandestins, “en situation irrégulière sur le territoire” pour l’essentiel.

Quelque 500 sites d’orpaillage illégal seraient toujours actifs, selon l’Observatoire de l’activité minière (OAM), dont 150 situés au cœur du Parc national amazonien, créé en 2007 pour protéger la forêt amazonienne et sa biodiversité.

La Guyane est recouverte “à 95 % d’une forêt dense, une partie de la forêt amazonienne, qui rend les opérations de maintien de l’ordre et d’éradication du fléau de l’orpaillage illégal complexes”, déplorait le rapport.

En 2022, les autorités françaises ont mené plus de 1 000 patrouilles en forêt contre l’orpaillage illégal, saisissant 59 kg de mercure et cinq kg d’or, selon un bilan de la préfecture.

D’après les opérateurs miniers locaux, dix tonnes d’or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par les “garimpeiros”.

Pour séparer l’or du minerai, les mineurs clandestins utilisent par ailleurs une grande quantité de mercure, métal toxique qui pollue les sols et les cours d’eau, et favorise la déforestation.

La lutte contre ce phénomène est également compliquée par son caractère transfrontalier, les orpailleurs agissant de part et d’autre des fleuves Oyapock et Maroni, frontières entre le département français et, respectivement, le Brésil et le Suriname.

Au Brésil, le président Lula, qui a succédé début 2023 à Jair Bolsonaro, ouvertement hostile à la protection de l’environnement, a relancé la répression de l’orpaillage illégal en Amazonie.

Avec AFP 

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