Avec RFI

Le deuil national de trois jours décrété par les autorités en mémoire des victimes du naufrage le 9 mars 2023 du ferry Esther Miracle prend fin ce jeudi 16 mars. Le bilan du drame est de 21 morts, 16 disparus et 124 rescapés.

Mercredi 15 mars, le président gabonais, Ali Bongo, son épouse Sylvia et plusieurs membres du gouvernement se sont rendus au port Mole, point de départ du navire qui a coulé. Ils ont consolé les familles qui y veillent nuit et jour sous le soleil et la pluie.

Les Librevillois aussi descendent dans le port pour veiller avec les familles des victimes. Ils sont venus de tous les quartiers de la capitale pour prier afin que les personnes toujours portées disparues soient retrouvées, même décédées. « On espère que les corps qui sont restés sous l’eau puissent être sortis », explique une femme.

Sous la tente où sont affichées la liste et les photos des disparus, des proches continuent de déposer des gerbes de fleurs, d’autres des bougies. « On veut que ceux qui sont responsables de cette tragédie soient sanctionnés », exige une autre femme. La tristesse et l’émotion sont vives. L’Église catholique a ouvert une cellule d’écoute. Le Samu social gabonais propose des médicaments et surtout des consultations avec des psychologues, explique Lauris Ndaot, psychologue clinicien : « Les rescapés sont dans un moment d’angoisse et de détresse psychologique assez élevé. On a la question des insomnies, du manque d’appétit, mais aussi de la dépression par rapport à ce qu’il s’est passé. »

Pour que les coupables de négligence répondent devant la justice

Les 124 rescapés du naufrage ont décidé, mercredi 15 mars, de créer un collectif. Dans l’immédiat, ils réclament des pièces d’identité, puisqu’ils ont tout perdu lors du naufrage. Ils réclament aussi leurs biens et surtout justice, afin que les coupables des négligences répondent devant la justice. « Ceux qui sont morts à l’intérieur du bateau, c’est parce qu’ils n’ont pas reçu la consigne qu’il fallait sortir du bateau. Les gilets n’étaient pas des gilets pour la situation », explique un rescapé.

Ce collectif de rescapés souhaite que chacun assume ses responsabilités quant à la situation : « Le bateau commençait déjà à prendre l’eau et tout le monde était éparpillé. Ils ont pu sauver les membres de l’équipage, ils se sont sauvés entre eux d’abord en abandonnant les clients dans le bateau. » Pour ces rescapés, il faut que les responsables de la structure Esther Miracle puissent prendre leurs responsabilités, notamment au niveau des papiers d’identité. Certaines personnes vivent en France et malheureusement, elles ont tout perdu. Il y a une personne qui y retourne le 21 mars, mais son passeport, et donc son visa, sont restés à l’eau.

Le deuil national prend fin ce jeudi 16 mars. Certains Gabonais réclament des obsèques nationales et une stèle en mémoire des victimes. Le collectif, lui, attend un procès équitable.

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