François de salles ELEMVA

Pris dans l’étau de l’ambition démesurée de ses proches collaborateurs, l’octogénaire est manifestement l’objet de manipulation.

Dans le cadre des luttes de succession opposant les clans rivaux qui s’affrontent, Paul Biya est totalement désarmé. Pris dans l’engrenage des réseaux Bulu- Nanga, le vieil homme est aujourd’hui, dans l’incapacité absolue de remanier son propre gouvernement.

Le soutien indéfectible de son épouse Chantal Vigouroux, au clan apparenté au ministre d’état Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh- empêtré lui même dans de nombreux scandales financiers- rend les choses encore plus complexes.

Bénéficiaire d’une délégation de signature, les fameuses hautes instructions du président répercutées par le Sgpr sont sujettes à caution. Un dignitaire du régime de Yaoundé qui a requis l’anonymat,ne cache pas son embarras en abordant le sujet.

Après la création de la commission d’enquête mixte,qui a accompagnée l’assassinat de Martinez Zogo. Quelques-uns soupçonnent le natif de Minta , de tirer les ficelles dans l’ombre, pour régler ses propres comptes. C’est sous cet angle, qu’il faut interpréter les contre instructions faites samedi dernier, par Samuel Mvondo Ayolo, auprès du juge d’instruction Oyono et du commissaire du gouvernement pour faire libérer Amougou Belinga.

Il y a quelques années, l’ex locataire de l’Elysée Nicolas Sarkozy avait été poursuivi par la justice française pour abus de faiblesse, dans le cadre du dossier Bettencourt. La richissime femme d’affaires, héritière de L’Oréal avait financé à hauteur de plusieurs milliers d’euros, la campagne du successeur de Jacques Chirac. En effet, il était à l’époque des faits, reproché au président Sarkozy d’avoir abusé de l’état de faiblesse de cette octogénaire.

Paul Biya n’est pas un surhomme…

À 90 ans, aucun être humain ne peut jouir de toutes ses capacités cognitives. Parlant d’Ahmadou Ahidjo, son épouse feue Germaine Habiba avait dans une interview accordée à notre confrère Alain Foka, affirmé que quelques mois avant sa démission, l’ancien Chef de l’État avait des trous de mémoire. “Il arrivait qu’on parle d’une affaire de famille. Quand je lui rappelait ce qu’on avait décidé d’un commun accord, il me disait qu’on en avait jamais parlé” , et plus loin :” L’aide de camp s’était aussi plaint de la même chose. Un jour, le secrétaire général de la présidence Eboua m’avait révélé que parfois, il traitait un dossier avec le président, qui lui donnait des directives à prendre et peu de temps après, il ne s’en souvenait plus”.

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