L’épopée du Mvet a la même portée historique que l’épopée homérique. De nombreux travaux scientifiques existent sur cette question, depuis au moins les recherches d’Eno Belinga (années 1960) jusqu’aux miens propres (début des années 1980) pour ce qui est seulement du Cameroun.

LE FAUX DÉBAT AUTOUR DU CONCEPT EKANG

Le hasard à lui seul ne suffit pas à expliquer pourquoi le concept Ekang se trouve au cœur de l’épopée et de la cosmogonie de peuples de la forêt dont l’identité s’était forgée dans la maîtrise de la métallurgie du cuivre…. C’est cette supériorité technologique qui leur permit de conquérir un vaste territoire couvrant 5 États de l’Afrique Centrale : Cameroun, Gabon, Congo, Guinée équatoriale et Sao-Tomé-et-Principe.

L’épopée du Mvet a la même portée historique que l’épopée homérique. De nombreux travaux scientifiques existent sur cette question, depuis au moins les recherches d’Eno Belinga (années 1960) jusqu’aux miens propres (début des années 1980) pour ce qui est seulement du Cameroun. Au Gabon également, d’importantes recherches existent notamment autour du Mvet de Zwe Nguema et Tsira Ndong Ntutumu. Bien évidemment, à l’époque de ces recherches, l’immeuble Ekang (objet de manipulations politiques de part et d’autre) était loin d’exister… Ce concept a fini par s’imposer dans les années 1980 dans le but de clore définitivement le chapitre de l’ethnologie coloniale qui avait donné à cette ethnie le nom bizarre de Pahouin, qui, en dialectes locaux, ne voulait absolument rien dire. Le concept s’est surtout imposé dans la foulée de l’introduction de cycles formations en langues et cultures camerounaises, notamment à L’ENS de Yaoundé.

Je souligne, une fois de plus, que l’adoption de ce concept s’était imposée faute de mieux, l’enjeu principal étant de trouver une alternative au terme Pahouin. Eno Belinga, Marcien Towa, Emmanuel Sounjock Sounjock, Pierre Ngijol, Maurice Tadadjeu, etc., tous versés dans les études africaines, avaient joué un rôle majeur dans cette mutation qui concernait l’ensemble des groupes ethniques du pays. Les raisons de la mutation étaient donc purement académiques et scientifiques, et non politiques. Il me souvient que dans les débats, la question du maintien ou non du concept Kirdi s’était posée.

La politisation du concept n’est intervenue que plus tard, avec les événements des années 1990, notamment sous l’impulsion du groupe dit Essingang.

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