Avec Nicole SEMEY et AFP

Les opérations de décompte se poursuivent dimanche au Nigeria, où une course serrée oppose les trois favoris à la présidentielle de samedi, qui s’est globalement déroulée dans le calme malgré quelques incidents sécuritaires et des couacs logistiques. 

Le dépouillement et le décompte des suffrages se poursuivent, dimanche 26 février, au Nigeria, au lendemain de l’élection présidentielle. Plus de 87 millions d’électeurs étaient appelés à choisir parmi 18 candidats la personne qui aura la lourde tâche pendant quatre ans de redresser le pays le plus peuplé d’Afrique, plombé par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits, ainsi qu’un appauvrissement généralisé de la population. 

Comme Juliette Ogbonda, de nombreux électeurs sont restés pour compter à voix haute pendant que les agents électoraux dépouillaient les bulletins à la nuit tombée. “Je veux m’assurer que cette élection est transparente, libre et juste”, expliquait cette réceptionniste de 30 ans, à Port Harcourt (sud-est). 

Parmi les candidats en lice, trois sont favoris : Bola Ahmed Tinubu, candidat du parti au pouvoir (APC), Atiku Abubakar, du principal parti d’opposition (PDP), et Peter Obi, soutenu par le Parti travailliste. 

Pour être élu dès le premier tour, le vainqueur doit obtenir, outre la majorité des suffrages exprimés, au moins 25 % des voix dans les deux tiers des 36 États de la fédération auxquels s’ajoute le territoire de la capitale fédérale, Abuja. Sinon un second tour devrait avoir lieu dans les 21 jours. 

Intimidations et violences

Les données recueillies dans les quelque 176 000 bureaux de vote sont censées remonter plus rapidement que lors des élections précédentes à Abuja grâce au transfert électronique des résultats, expérimenté pour la première fois au plan national. 

Mais le scrutin s’est poursuivi bien après l’heure officielle de fermeture – 14 h 30 locales – dans plusieurs régions du pays, comme à Anambra (sud-est) ou Kano (nord), où de nombreux électeurs continuaient à voter tard dans la soirée, principalement à cause de retards dans le déploiement du matériel ou des défaillances techniques. 

Dans l’ensemble, le scrutin s’est déroulé pacifiquement, selon plusieurs observateurs, même si le président de la Commission électorale (Inec), Mahmood Yakubu, a reconnu que des incidents sécuritaires avaient “perturbé le vote” dans plusieurs endroits, notamment à Lagos et dans le sud-est du pays. Dans l’Etat de Bayelsa, le scrutin a ainsi été suspendu dans une centaine de bureaux de vote, et doit reprendre dimanche.

Le cabinet d’analyse SBM Intelligence a dit avoir documenté des “actes d’intimidations et de violence” localisés contre les électeurs ou les bureaux de vote dans au moins 13 États pendant la journée de samedi. 

La participation, faible lors des scrutins précédents (33 % en 2019) est une autre inconnue. L’Inec n’a pas précisé quand elle annoncerait les résultats mais ils sont attendus dans les prochains jours. 

Avec AFP

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