Par Franck Foute (Jeune Afrique)

Après près de onze heures d’attente au tribunal militaire, les quelque vingt personnes suspectées d’avoir participé à l’assassinat de Martinez Zogo ont été ramenées dans leurs cellules du secrétariat d’État à la Défense.

Ils étaient arrivés le 23 février au tribunal militaire de Yaoundé aux alentours de 14 heures, chacun chargé d’un sac contenant ses effets personnels. Les enquêteurs, eux, avaient pris soin de vider le Groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi de toute la documentation liée à ce dossier, laquelle a nécessité pas moins de deux véhicules pour être acheminée au tribunal.

Mais finalement, autour de deux heures du matin, Jean-Pierre Amougou Belinga, Justin Danwe, Bruno Bidjang et les autres suspects de l’affaire Martinez Zogo ont été ramenés non loin de là, dans leurs cellules du secrétariat d’État à la défense (SED).

Bataille juridique

Retour à la case départ donc, alors que tout était prêt pour leur mise sous mandat de dépôt à la prison de Kondengui, les enquêtes étant achevées. Selon nos informations, cette décision est le fruit d’une bataille engagée par les conseils du lieutenant-colonel Justin Danwe, dont l’équipe est dirigée par Me Jacques Mbuny.

Ce dernier a dénoncé le fait que les juges d’instruction du tribunal militaire pressentis étaient d’un grade inférieur à celui de son client. Selon les textes qui régissent cette juridiction, ils devraient être au moins du même grade que celui du prévenu, d’une ancienneté plus importante, ou tout simplement du grade immédiatement supérieur. Or aucun juge n’est un lieutenant-colonel comme Danwe, le plus gradé étant commandant.

C’est pour cette raison que le réquisitoire introductif d’instance – document par lequel le commissaire du gouvernement, Cerlin Belinga, saisit le juge d’instruction – n’a pu être produit. Une situation qui prolonge la garde à vue des différents suspects, ce qui a suscité l’ire des avocats d’Amougou Belinga, qui n’ont pas manqué de le faire savoir à ceux de Danwe. Si les renouvellements dans les tribunaux militaires interviennent habituellement en mars, il est fort probable que le ministère de la Défense revoie son calendrier.

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