Par Vincent- Sosthène FOUDA

En ce début de millénaire, le coup d’État constitutionnel se distingue des prises de pouvoirs armées par l’absence générale de violence et l’apparente légalité du processus.

Parce qu’ils jouent avec des outils légaux tels qu’une extension du nombre de mandats présidentiels, l’exclusion de certains types de candidats aux élections ou carrément un transfert du pouvoir exécutif entre les seules mains du chef de l’état, il est difficile de le condamner clairement une fois mis en place. Au nom de la souveraineté des États, qui ne place rien ni personne au-dessus d’un pays, le coup d’État constitutionnel se situe dans une zone grise qui force la communauté internationale à prendre une position claire. 3 actes majeurs posés ces 10 derniers jours au Cameroun accréditent la thèse d’un Coup d’État Constitutionnel au Cameroun.

Le premier de ses actes est l’enlèvement (acte terroriste) d’un homme de médias, Martinez Zogo, sa mise à mort moins de 24h après son enlèvement au bout d’atroces tortures et humiliations. Le décès d’un ministre Gabriel Dodo Ndocke et l’absence d’un communiqué officiel annonçant ce décès. Celui-ci est relégué en page intérieur du journal gouvernemental Cameroon Tribune. La désignation d’un interimaire en la personne du secrétaire d’État. Acte signé par le SGPM en violation de l’article 8 de la Constitution camerounaise.

Je l’ai souligné pour le condamner hier. Lorsque Alphonse Siyam Siwé fut débarqué du gouvernement le 26 février 2006, Justin Ndioro alors ministre chargé de missions, donc sans porte-feuille fut désigné par le Chef de l’État pour assurer l’intérim. La nomination de ministre par intérim est une procédure d’usage qui n’est pas inscrite dans la Constitution camerounaise. NDIORO fut donc le premier. Le Chef de l’État par cet acte administratif montrait que les ministres sans porte-feuille était une réserve pour remplacer les ministre plein en cas de nécessité. Un secrétaire d’État ne peut pas assurer l’intérim d’un ministre décédé. C’est contraire à l’éthique et à l’ordre constitutionnel.

L’autre acte qui confirme le coup d’État Constitutionnel est la crise au NoSo et l’implication du Canada dans la recherche d’une sortie de crise. Le communiqué signé par René Emmanuel Sadi n’a jamais été transmis à OTTAWA ! En l’état actuel des choses il y a belle et bien négociation entre le gouvernement en place à Yaoundé et les seccessionnistes de la partie anglophone du Cameroun sous l’égide du Canada. Maintenant de quel gouvernement s’agit il? Celui formé par Paul Biya ou un autre? Il y a donc un Coup d’État Constitutionnel au Cameroun.

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