Guinée équatoriale : Agé de 80 ans, le Président sortant est candidat à un 6ème mandat

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 80 ans, qui dirige la Guinée équatoriale d’une main de fer depuis 43 ans, briguera un 6ème mandat en novembre.

À la tête de la Guinée équatoriale depuis 1979 quand il a renversé son oncle Francisco Macias Nguema par un coup d’État, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo détient le record mondial de longévité au pouvoir des chefs d’État encore vivants, hors monarchies, et pourrait être reconduit pour sept années supplémentaires.

“En raison de son charisme, de son leadership et de son expérience politique (…)“, le parti au pouvoir “a élu à l’unanimité le frère militant Teodoro Obiang Nguema Mbasogo comme candidat qui représentera le parti aux élections présidentielles” le 20 novembre, a écrit sur Twitter le vice-président, Teodoro Nguema Obiang Mangue, surnommée Teodorin, fils du président en exercice.

Le seul enjeu de l’élection résidait dans la désignation du candidat du Parti Démocratique de Guinée Equatoriale (PDGE), qui occupe 99 des 100 sièges de la chambre basse sortante et la totalité des 70 sièges du Sénat.
Aucun autre candidat à la présidentielle ne s’est déclaré à ce jour.

Le fils se voyait succéder à son père

L’hypothèse de voir Teodorin, longtemps considéré comme le dauphin de son père prendre sa relève, avait pris de l’épaisseur en raison de son omniprésence sur la scène politique depuis deux ans.

Ce dernier, tout-puissant et redouté vice-président chargé de la Défense, jet-setteur publiquement assumé et condamné en 2021 à trois ans de prison avec sursis en France dans le cadre des affaires dites des “biens mal acquis”, n’avait finalement pas été désigné candidat en novembre 2021 lors du Congrès du PDGE à la surprise générale.

“Biens mal acquis”: le procès de Teodorin Obiang en France

Les Equato-Guinéens mais aussi les observateurs et diplomates pointaient une lutte de pouvoir entre Teodorin et certains caciques du régime, peu enclin à voir le fils prendre les rênes de ce petit pays d’Afrique centrale, riche de son pétrole.

Le 20 septembre, la Guinée équatoriale a annoncé avancer son élection présidentielle de cinq mois et le scrutin se déroulera en même temps que les élections législatives.

L’anticipation de la présidentielle était justifiée par la nécessité de regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique due notamment à “la guerre en Ukraine” et à la “pandémie de covid”, mais les observateurs y voient plutôt la volonté d’un des deux camps de pousser ce qu’il croit être son avantage.

L’issue des législatives ne fait guère de doute, comme à chaque scrutin: le PDGE -parti unique jusqu’en 1991 – ne devrait laisser que quelques miettes à des mouvements d’opposition “tolérés” parmi les rares qui ne sont pas la cible d’une implacable répression dénoncée régulièrement par les ONG internationales.

Le 19 septembre, Teodoro Obiang a aboli la peine de mort en Guinée équatoriale mais son régime est régulièrement accusé par les ONG internationales et des capitales occidentales de bafouer les droits humains avec notamment des “détentions arbitraires”, des “exécutions extra-judiciaires” voire des “tortures”.

En Guinée équatoriale, volontiers surnommée par les détracteurs des Obiang la “Corée du Nord d’Afrique”, les arrestations ou disparitions d’opposants sont fréquentes, et beaucoup d’entre eux ont trouvé refuge à l’étranger, notamment en Espagne, ancienne puissance coloniale.

 AVEC AFP

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