Par Yves Junior NGANGUE
L’ex opposant radical au régime de Yaoundé énonce que les conditions ne sont pas réunies en l’état actuel, pour l’organisation d’une élection présidentielle transparente au Cameroun.
Contrairement à Cabral Libii qui pense que les lignes peuvent bouger et que Paul Biya pourrait être battu à la présidentielle d’octobre 2025, l’ex opposant radical au pouvoir Abba Aboubacar persiste et signe que le candidat naturel du Rdpc sera réélu, s’il est candidat : « La possibilité de voir une alternance pacifique au Cameroun par les urnes est nulle, j’ajouterais même utopique. J’invite nos hommes politiques à lire attentivement le code électoral. Tout est taillé sur mesure pour que Paul Biya reste au pouvoir ad vitam aeternam. Le système électoral actuel verrouille systématiquement toute possibilité d’alternance » et plus loin, avait-il poursuivi, dans un entretien exclusif accordé à Le courrier du cameroun, le 10 février 2024 : « En l’état actuel, aucun candidat quel qu’il soit ne peut y parvenir par la voie des urnes. Avec le conseil constitutionnel qui est là et cet organe chargé de l’organisation matérielle des élections qui est Elecam, dans sa composition actuelle. »
Sensiblement dans les mêmes termes, lui emboitant le pas, le Président de l’Alliance pour le Développement et le Développement (ADD) Garga Haman Adji avait enfoncé le clou, dans une interview accordée au quotidien Mutations en Juillet dernier, en martelant que Paul Biya gagnerait la prochaine présidentielle même étendu sur une civière.
Monarchisation du pouvoir…
« Au Cameroun, Paul Biya s’inscrit dans une logique de monarchisation du pouvoir » selon un enseignant de sciences politiques de l’université d’Ottawa, qui a requis l’anonymat. ” Rêver de l’évincer d’Etoudi par la voie des urnes est absolument utopique” avait révèle cet expert. Et plus loin poursuivait-il : ” De notre point de vue, l’opposant Abba Aboubacar est un homme politique madré et réaliste, il ne sert à rien de rêver d’une alternance en 2025 comme au Sénégal“.
Plutôt que de parler d’alternance par la voie des urnes, l’invité de la rédaction avait préféré explorer les pistes d’une transition au sommet de l’Etat, après Paul Biya : « Le moment venu à ma connaissance, cette transition sera gérée par un officier supérieur à la retraite ou en fonction. Un gouvernement d’union nationale constituée de toutes les forces vives (Opposition, société civile, et cetera) de la nation verra le jour. Toutes les institutions seront totalement réformées, c’est un travail de longue haleine qui se fera avec l’accompagnement de la communauté internationale. Je voudrais donc à travers cette interview rassurer les camerounais. En les invitant à être patients et résilients. Nous devons accompagner le président actuel et lui rendre hommage pour les services rendus, sans toutefois lui souhaiter la mort. »