Avec AFP

Une personne a été tuée jeudi dans un attentat à la bombe artisanale dans un marché de Bamenda, plus grande ville du Nord-Ouest anglophone du Cameroun en proie à un conflit séparatiste, six autres, dont un nourrisson ont été blessés, selon les autorités locales.

“Aux environs de 11 heures, un engin explosif improvisé a été actionné par des terroristes armés embusqués au niveau du marché Mobil Nkwen”, relate le communiqué de la préfecture de Bamenda.

L’attaque a fait “un mort” ainsi que “six personnes civiles blessées parmi lesquelles un bébé de onze mois”. “Toutes ces victimes de sexe féminin s’approvisionnaient dans ledit espace commercial”, détaille le communiqué qui ne désigne pas de possibles auteurs présumés.

Les attaques des séparatistes visant des civils sont monnaie courante dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest principalement peuplées par la minorité anglophone de cette ancienne colonie française d’Afrique centrale majoritairement francophone.

Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité dans les deux régions, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU.

Les séparatistes tuent ou kidnappent régulièrement des fonctionnaires, dont des enseignants, ou des élus, qu’ils accusent de “collaborer” avec le pouvoir central de Yaoundé.

L’armée ou la police sont quant à elles accusées de se livrer à des expéditions punitives contre ceux qu’elles accusent de sympathiser avec les séparatistes.

Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige sans partage le Cameroun depuis plus de 41 ans, eut fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d’anglophones dans les deux régions, qui s’estimaient ostracisées et marginalisées par le pouvoir central.

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a estimé qu'”au moins 6.000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes” en plus de sept ans de conflit.

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