Par Le courrier du cameroun

Quelques heures après que se soient éteints les lampions du 14 ème championnat international de tir à l’arc d’Afrique de l’ouest et du Centre d’Abidjan, Le courrier du cameroun est allé à la rencontre du Président de la Fecatir, pour un entretien exclusif.

 Mon colonel, Comment se porte la fédération camerounaise de tir…

La fédération camerounaise de tir se porte bien. Nous avons exécuté le plan d’action de la saison sportive, nous venons de terminer les états et nous faisons actuellement le suivi de la phase préparatoire interne conduit par une compétition internationale qui s’est déroulée du 18 au 25 Août 2024 à Abidjan en Côte d’Ivoire, quoi de mieux donc que cet enchaînement de programmes qui se déroule sans heurts.

S’il vous était donc demandé de faire un bilan de votre présidence …

Il est évident que nous avons réalisé beaucoup de choses. Certes, nous n’avons pas bénéficié de plusieurs compétitions. Un petit exemple, la dernière compétition que nous avons eue date de 2014, avec celle de 2024 ça fait 10 ans et c’est très long. Qu’à cela ne tienne, nous avons beaucoup de réalisations à notre actif. Comme je le disais tantôt, voyez-vous ! La fédération camerounaise de tir est une fédération cruciale qui utilise un matériel qu’on ne retrouve ni au Cameroun ni en Afrique. On ne peut que le commander à l’extérieur, à cet effet, l’exécutif de la fédération de tir s’est attelé à rechercher le matériel au profit des licenciés de la fédération. Nous faisons donc l’inverse étant entendu, que c’est chaque athlète qui devrait s’approprier de son matériel pour mener ses activités. À ce jour, nous avons doté la fédération tant dans le domaine du tir à l’arc que dans le domaine du tir sportif. S’agissant du tir sportif, nous avons bénéficié d’un appui de deux structures, en l’occurrence : La fédération japonaise de tir sportif qui nous a doté d’un bon équipement composé essentiellement des vestes et autres pantalons de tir et la fédération internationale de tir qui nous a octroyé un important don en armement constitué de carabines et de pistolets. Malheureusement, c’est le lieu ici de le dire, nous ne pouvons pas encore utiliser ces dons , faute des infrastructures adéquates. Aujourd’hui encore, alors que nous avons reçu ce matériel moderne, nous utilisons des cibles en carton, au lieu de la ciblerie électronique qui permet d’afficher sur un écran le ou les résultats, une fois que le tir est effectué. Grosso modo, en guise de bilan, disons que nous avons acquis beaucoup de matériels par nos propres moyens. Nous avons formé plusieurs encadreurs, parmi lesquels des entraîneurs, les officiels et le ministère nous a récompensé avec la compétition qui vient de se tenir en République de Côte d’Ivoire.

 Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face à la fédération camerounaise de tir…

Objectivement, nous sommes confrontés à des difficultés de deux types : Du point de vue de l’opinion publique on a tendance à penser que le tir n’est strictement réservé qu’aux forces de défense et de sécurité que non ! La fédération camerounaise de tir est une fédération civile nationale qui peut accueillir toute la jeunesse (garçons ou filles) mais pourvu que les aspirants aient de bonnes aptitudes physiques et un mental au beau fixe. À priori, dans le tir il est interdit de faire des erreurs, lorsque vous êtes sur le champ de tir (excusez pour la répétition), vous devez obligatoirement respecter toutes les consignes reçues, faute de celà , vous allez vous retrouver en train de créer des incidents. Nous avons donc un double problème à la fédération. D’un côté, les forces de défense et de sécurité qui devaient être nos premières ressources humaines n’adhèrent pas facilement et le personnel civil qui a visiblement peur de s’affilier. Parmi les difficultés, il n’est pas anodin de revenir sur le pari difficile des infrastructures adéquates. En principe, le tir sportif ne se fait pas en plein air, le tir à l’arc est conditionné par la qualité des airs de tirs. L’air de tir mérite ainsi d’être engazonné pour ne pas abîmer les flèches dont les coûts varient entre 10.000 à 50.000 FCFA. Ceci étant, nous poussons ce cri du cœur en direction des pouvoirs publics pour qu’ils puissent doter le Cameroun d’infrastructures sportives idoines tels que les stades de tirs que nous allons mettre à la disposition de la jeunesse pour des échéances futures que sont le tournoi de Dakar prévu en 2026 et les jeux africains qui auront lieu au Caire en Égypte en 2027. En mettant nos jeunes athlètes au travail dans des conditions optimales, le succès ne peut être qu’au rendez-vous.

Votre fédération a présenté combien d’athlètes au 14 ème championnat international de tir à l’arc d’Afrique de l’ouest et du Centre d’Abidjan en Côte d’Ivoire?

Nous y sommes allés avec deux équipes équitablement réparties. Il y avait deux équipes en dames et deux équipes en messieurs. Nos athlètes ont compéti sur toutes les divisions en lice, à savoir : Le tir à 20 mètres, le tir à 30 mètres, le tir à 50 mètres, le tir à 60 mètres et le tir à 70 mètres.

La fédération camerounaise de tir compte combien de licenciés à ce jour…

On n’a pas besoin d’un millier de licenciés. On peut en avoir une vingtaine ou une trentaine, ça fait déjà 10 équipes, si ces équipes sont bien entraînées on pourrait faire la compétition à tous les niveaux et réaliser de plus belles performances.

 Pour le mot de la fin, Monsieur le Président de la fédération camerounaise de tir, quels sont vos projets à venir…

Nos projets immédiats c’est ce désir, ce besoin de réaliser des infrastructures afin que nous puissions commencer à travailler dans les conditions optimales. Le travail en plein air n’est pas n’est pas favorable au tir. Nous travaillons actuellement avec les jeunes juniors qui peuvent être surclassés pour faire la compétition en 2027. Nous comptons donc sur les pouvoirs publics pour que nous puissions avoir des infrastructures adéquates tant au niveau du tir à l’arc, qu’au niveau du tir sportif. La matérialisation de ce desiderata nous permettra d’accroître naturellement nos chances de médailles lors des compétitions futures.

 Merci Colonel Dieudonné AYISSI, Président de la fédération camerounaise de tir pour votre disponibilité…

L’honneur est grand pour nous. Étant entendu que votre voix porte suffisamment, nous espérons que le message que vous allez transmettre à l’opinion publique, permettra au gouvernement et aux sympathisants du tir de regarder la FECATIR d’un oeil plus attentif, pour nous aider à sortir de ce marasme qui empêche le décollage à la verticale comme je l’ai toujours rêvé.

Propos recueillis par Yves Junior NGANGUE et décryptés par Mathilde EYENGA

Leave A Reply