Avec AFP

Aux États-Unis, la polémique continue autour de la candidature du président Joe Biden à un second mandat. Interrogée sur ses capacités à diriger le pays, l’une des plus grandes voix du Parti démocrate, Nancy Pelosi, a botté en touche affirmant qu’il revenait « au président de décider » alors que des voix s’élèvent pour appeler à son retrait, dont celle de l’acteur et fervent soutien des démocrates George Clooney.

La pression n’en finit pas de grimper sur Joe Biden, auquel un premier sénateur de son parti a demandé mercredi 10 juillet d’abandonner sa candidature contre Donald Trump, comme l’a fait par ailleurs George Clooney, dans un appel révélant l’érosion du soutien des sympathisants démocrates les plus fidèles.

Le sénateur du Vermont Peter Welch appelle le président américain à « se retirer de la course » à la Maison Blanche « pour le bien du pays », dans une contribution publiée par le Washington Post. Il est le premier à le faire directement. 

Mercredi, l’un de ses collègues, le sénateur du Colorado Michael Bennet, avait affirmé que Biden perdrait s’il restait dans la course et entraînerait avec lui les parlementaires démocrates en lice pour les élections législatives qui se tiendront en même temps que la présidentielle, en novembre.

Le site Axios affirme que le chef de file du parti au Sénat, Chuck Schumer, une autre figure du parti, serait désormais prêt à réfléchir à une autre candidature. Les sénateurs démocrates doivent déjeuner jeudi avec de très proches conseillers de Joe Biden.

Au moins huit élus démocrates de la Chambre des représentants, l’autre composante du Congrès, ont aussi demandé publiquement à ce que le président américain jette l’éponge. 

Clooney

« J’aime Joe Biden. Mais il nous faut un autre candidat », écrit pour sa part l’acteur, réalisateur et producteur George Clooney dans le New York Times. Ce partisan de toujours du Parti démocrate rappelle avoir participé mi-juin à une soirée de levée de fonds pour le président américain : « C’est terrible à dire, mais le Joe Biden avec qui j’étais il y a trois semaines n’est pas le (…) Joe Biden de 2010. Ni même le Joe Biden de 2020. Il était le même homme que nous avons vu lors du débat » raté du 27 juin face à Donald Trump. Ce soir-là, le démocrate de 81 ans était apparu très confus et très fatigué.

La sortie de George Clooney, appuyée par l’acteur Michael Douglas qui se dit « très, très inquiet », vient après d’autres défections dans le monde du cinéma, jusqu’ici un relais médiatique et financier puissant pour Joe Biden.

« Le temps presse »

Sur MSNBC, Nancy Pelosi, ancienne présidente de la Chambre des représentants restée très influente, a mis le démocrate au pied du mur. « C’est au président de décider s’il va se présenter » en novembre face à son prédécesseur républicain Donald Trump, a-t-elle déclaré sur cette chaîne prisée des démocrates. « Le temps presse. »

Joe Biden considère pourtant que sa décision est déjà prise. Il avait écrit lundi aux parlementaires de son parti pour leur signifier qu’il était « fermement décidé à rester en course » et à affronter Donald Trump pour un second mandat.

Les partisans de l’ancien président républicain à la Chambre des représentants ont de leur côté convoqué trois conseillers du président démocrate, accusés de « dissimuler (son) déclin cognitif ». La Maison Blanche a immédiatement dénoncé une « manœuvre politicienne destinée à attirer l’attention de la presse ».

Le président, qui redouble d’activité depuis quelques jours pour tenter de lever les doutes sur son énergie et son endurance, s’est brièvement exprimé mercredi pendant une réunion du principal regroupement syndical américain, l’AFL-CIO, puis il a participé à un sommet de l’Otan à Washington. C’est en marge de cette rencontre de l’organisation de défense que Joe Biden doit donner jeudi une conférence de presse très attendue, car elle permettra de jauger sa vivacité mentale. Ce sera le cas aussi pour une interview, tout juste annoncée, lundi sur la chaîne NBC.

« Désastre » financier

Cela peut sembler anecdotique, mais en recevant le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer à la Maison Blanche mercredi, Joe Biden s’est exprimé sans les fiches qu’il consulte généralement dans ce genre d’occasion.

La chaîne NBC cite par ailleurs mercredi une source proche de la campagne de Joe Biden, selon laquelle les levées de fonds sont désormais « désastreuses ».

Plusieurs sondages réalisés depuis le débat indiquent que Donald Trump maintient voire creuse l’avantage sur son rival démocrate. Une étude de l’institut Cook Political Report, s’appuyant sur 21 grandes enquêtes d’opinion, crédite le républicain de 78 ans de 47 % des intentions de vote au niveau national, contre 44 % à Joe Biden.

Kate Bedingfield, qui avait été l’une des animatrices de la campagne de Joe Biden en 2020, a écrit mercredi sur Twitter que l’équipe actuelle du président devait absolument présenter sa « stratégie » face à ces mauvais chiffres.

Avec AFP

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