Avec Vincent- Sosthène FOUDA
Un tsunami n’est pas une vague de 15 mètres, ça c’est juste dans les films. Une vague de 15 mètres se produit de temps en temps au milieu de l’océan et c’est ce qu’on appelle une vague scélérate. Nous sommes les peuples de l’eau nous pouvons en parler.
Dakar et Ziguinchor sont des Archipels. Kribi, limbé, Douala sont adossés à l’océan Atlantique. Un tsunami arrive avec la hauteur d’une vague normale, peut-être 1 à 2 mètres pour commencer. Mais elle arrive vite, très vite et elle continue à monter. Elle se roule sur elle-même tel un pyton du Gabon, elle grossit telle une tumeur que personne n’a vu venir. Puis elle ne se retire pas comme le ferait une vague normale sur la plage ; non elle continue, et elle entraînera avec elle tout ce qui n’est pas solidement fixé – voitures, arbres, animaux, champs et récoltes,… vous. Et ce n’est pas juste comme de l’eau d’un fleuve tranquille ; non c’est une eau qui mélange tout comme une machine à laver. Aussi bon nageur que vous puissiez être, ça ne vous servira pas à grand-chose. Vous avez la possibilité de regarder les videos de tsunamis mises en ligne à travers le monde. Il y en a beaucoup. Elles vous donnent un bon aperçu du phénomène. La jeunesse africaine n’est pas une vague déferlante, elle constitue 64% de la population du continent. Elle est un Tsunami. Cette jeunesse, c’est elle qui meurt dans le désert en tentant de rejoindre le continent européen, c’est elle qui est abandonnée dans des embarcations de fortune, mais elle ne recule pas. Elle avance avec des femmes enceintes et des bébés nés lors de ces tribulations. Certains sont des enfants de l’amour parce que la vie continue et que l’être humain essaye toujours de s’adapter à son milieu. D’autres hélas sont les fruits du viol que subissent ces femmes à chaque étape de leur periple. Cette jeunesse africaine est un Tsunami que rien ne pourra arrêter. Voyez-vous? Ce n’est pas que sur la plage que vous êtes en danger. On trouve des vidéos de tsunamis qui pénètrent à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres et dévalent à 30–50 km/h, après avoir amassé des milliers de tonnes de débris. C’est cette jeunesse qui organise des barrages d’abord sur le continent et ensuite partout dans le monde car celles et ceux qui mendient la vie sont aujourd’hui partout dans le monde avec la même histoire, la quête d’un peu de bonheur. Si vous voyez l’eau vous arriver dessus, il est déjà trop tard pour la semer, y échapper. Montez sur quelque chose. Aussi haut que possible. Ne prenez pas la voiture, vous y serez piégé, retourné, noyé. Ne montez pas non plus sur la voiture, les voitures ne sont pas assez lourdes. Le toit d’une maison pourrait faire l’affaire, ou sinon un gros arbre robuste. En espérant que cela suffise… Imaginez ces maisons vous arriver dessus à 50km/h. Alors, que nous reste-t-il à faire? Notre monde a besoin de justice. Et qui dit justice dit simplement justice car la justice ne s’accommode pas d’épithète; il n’y a pas de justice juste, de justice mauvaise, il n’y a que la justice et elle se suffit à elle-même.