Par Florent EYIDI

Dieu ou le marabout ?

Ce que je lis au sujet des pratiques mystiques dans le football camerounais relève à la fois d’un complexe ridicule et d’un populisme totalement puéril.

Si le journaliste de RFI avait dit que certains footballeurs camerounais ont recours aux prêtres ou aux prières avant leurs matchs, on aurait certainement applaudi. Parce que dans les esprits de certains complexés, il est certainement plus valorisant de croire dans un dieu brutalement imposé par la colonisation que dans nos marabouts, nos féticheurs et autres grigris qui relèvent pourtant de notre univers.

Surfer de façon aussi grossière sur une vague populiste ne change rien à une réalité aussi vieille que le football camerounais. Dieu, les marabouts, les féticheurs et toutes les autres pratiques que nous pouvons imaginer relèvent de la croyance. Elle est personnelle. On peut les assumer sans en avoir honte.

Jean Bruno Tagne au micro de RFI :

« Les places vont se vendre très cher pour participer à la Coupe du monde et donc chacun met les chances de son côté. Il y a ce qu’on appelle ici la préparation psychologique. Qui en réalité veut dire le recours aux pratiques mystiques. J’ai pu discuter avec certains joueurs et même des encadreurs et je sais qu’il y a régulièrement à la nuit tombée, un certain nombre de sacrifices, au stade Ahmadou-Ahidjo. On égorge des bœufs, on arrose le sang de ces bœufs sur les joueurs. Le tout pour contenter les ancêtres afin qu’ils apportent leur soutien. Mais franchement, on ne peut pas simplement à partir d’une incantation penser qu’on va remporter un match de foot, c’est ridicule. Pour moi c’est de la bêtise parce que les prescriptions des marabouts ne sont pas toujours des réussites ».

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