Par AA/Ouagadougou/Dramane Traoré
Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, renversé vendredi par un groupe de militaire, a proposé, dimanche, sa propre démission, tout en posant sept conditions qui ont été acceptées par le capitaine Ibrahim Traoré, qui a fait le putsch, ont annoncé dans une déclaration, les médiateurs de cette crise.
Face à la situation qui était tendue, depuis samedi, entre les soldats de Traoré et ceux restés fidèles à Damiba, les communautés religieuses et coutumières ont été amenées à effectuer une médiation entre les belligérants.
“Suite aux actions de médiation menées par lesdites communautés, le Président Paul-Henri Sandaogo DAMIBA a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves”, lit-on dans la déclaration des faitières des communautés religieuses et coutumières qui a opéré la médiation.
La déclaration est signée du Ouidi Naaba Kiiba pour le compte de la communauté coutumière, de El Hadj Moussa Koanda, président de la fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) et du Pasteur Henri Yé, président de la fédération des églises et missions évangéliques (FEME).
Dans la déclaration, il ressort que Damiba a posé sept (7) conditions à savoir, la poursuite des activités opérationnelles sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des Forces de défense et de sécurité engagés à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des forces armées et la poursuite de la réconciliation nationale.
Il a aussi posé la condition du respect des engagements pris avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEA), la poursuite de la réforme de l’Etat et la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs.
“Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) le Capitaine Ibrahim Traoré a accepté ces sept conditions”, ont soutenu les autorités coutumières et religieuses qui ont invité “la population au calme, à la retenue et à la prière pour notre chère patrie le Burkina Faso”.
Le capitaine Ibrahim Traoré assurera l’expédition des affaires courantes de l’État jusqu’à la prestation de serment du nouveau président désigné par les forces vives de la Nation, a déclaré, dimanche, un de ses hommes, le capitaine Farouk Sorgho dans une déclaration à la télévision nationale.
** Traoré assure dirige le pays en attendant la désignation d’un nouveau président-
“Le Capitaine Ibrahim Traoré est chargé de l’expédition des affaires courantes de l’Etat jusqu’à la prestation de serment du Président du Faso désigné par les forces vives de la nation” a-t-il déclaré.
Dans un communiqué publié sur les plateformes numériques de la télévision publique (RTB), Traoré et ses hommes avaient annoncé que la mesure portant sur la fermeture des frontières aériennes est levée à compter de ce dimanche 02 octobre.
Traoré a également rencontré, dimanche soir, les secrétaires généraux des départements ministériels qu’il a invité à aller vite dans les dossiers urgents.
Dans un nouveau communiqué publié ce dimanche, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest dit suivre “avec une grande préoccupation l’évolution de la situation” et “réitère sa ferme condamnation de la prise du pouvoir par la force”. Elle a demandé aux forces de défense et de Sécurité d’éviter l’escalade et, en toutes circonstances, de protéger les civils.
“La CEDEAO demande l’arrêt des violences et des pillages de tous genres, qui ne peuvent être tolérés”, soutient le peuple burkinabè dans sa quête de démocratie et, dans ce cadre, réaffirme son attachement au chronogramme adopté par le Sommet du 3 juillet 2022 qui prévoit le retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024.