Par Vincent- Sosthène FOUDA
Dans une lettre ouverte aux hommes et femmes de médias du Cameroun, du Sénégal et aux âmes de bonne volonté, l’homme politique en appelle à une mobilisation générale.
J’aimerais que vous n’ayez pas de réserve à prononcer le nom TEMOU EBOA DOROTHEE AURELIE Alias Dora Eboa. J’aimerais que vous puissiez parler d’elle. Elle a vécu parmi vous, elle a partagé la vie de certains parmi vous, ne serait-ce que le temps d’un soir, d’un sept à sept comme disent mes enfants.
Elle était l’homonyme de la grande soeur à sa maman TEMOU DOROTHEE. Je sais qu’une campagne se fait dans vos inbox pour vous dire qu’elle a été retrouvée, qu’elle est en famille à Douala, qu’elle ne veut plus que son nom soit sur les réseaux sociaux. Soyez assurés que si tel était le cas, je ne viendrai ici le dire et présenter mes excuses à tout le monde. Chers ami(e)s d’hier et d’aujourd’hui, collègues et ami(e)s d’un instant, j’ai besoin de vous entendre prononcer son nom, j’ai besoin de vous voir brandir sa photo. Alors ne détournez pas la conversation. Si je suis ému, que des larmes m’inondent le visage quand vous évoquez son souvenir, soyez sûr que ce n’est pas parce que vous m’avez blessé, c’est sa disparition qui me fait pleurer. Elle manque à sa grande soeur, à ses deux grands-frères, aux deux derniers de la fratrie, à sa maman qui l’aime plus que tout.
Ne dites pas, elle avait des longs yeux, pourquoi ce n’est pas sa famille qui est devant. Elle manque à tous et être modeste n’est pas un péché dans notre société. J’aimerais que vous essayiez de ne pas oublier votre COLLEGUE, d’en effacer le souvenir chez vous en éliminant sa photo qui est dans votre téléphone, ce serait la faire disparaître une 2ème fois. Etre un parent qui recherche son enfant n’est pas contagieux, ne vous éloignez pas de sa famille, ne la jugez pas. J’aimerais que vous sachiez qu’un enfant qui sort de la maison et ne revient plus est différent de toutes les autres pertes : c’est la pire des tragédies. Dans nos traditions, un enfant meurt, on l’enterre, on fait le deuil puis on célèbre le retrait du deuil pour faire renaitre la vie. Mais Dora EBOA est sortie de la maison et n’est plus jamais revenue, son téléphone au début a continué à sonner puis il a cessé.
Il s’est tue depuis 8 ans et depuis 8 ans autour de nous nous avons tout entendu sauf la vérité. Je ne voudrais pas vous culpabiliser, j’ai appris que le cordonnier malheureusement dans notre espace est celui qui est le plus mal chaussé. Alors le silence des médias face à cette disparition est-ce la confirmation de cet adage? Sachez aussi que tout ce que je fais et que vous trouvez un peu fou est normal quand on recherche une personne, qu’on croit fermement qu’on n’en fait pas assez. La dépression, la colère, la culpabilité, la frustration, le désespoir, l’isolement, l’agressivité et la remise en question des croyances et des valeurs fondamentales sont des étapes qui ont pu conduire à ce que nous vivons aujourd’hui. Donnons nous la main, J’ECRIS RETROUVONS DORA EBOA, PARCE QU’ELLE EST EN VIE.